L'invité de la rédaction
Novembre 2005
Aux côtés de Renault, Altran Technologies est le premier cabinet conseil accédant à la plus haute marche du podium de la Formule 1. Coup médiatique puisqu’ Altran devance ainsi les autres cabinets ayant fait le choix de la F1 pour leur communication globale. Facteur de motivation aussi et de notoriété puisque ce que vend Altran est justement du conseil technologique
Claude Emmanuel Boisson, Chief Technology Officer, Altran Technologies
Claude Emmanuel Boisson, vous avez en tant que Chief Technology Officer d’Altran mis au point le contrat qui lie Altran au Renault F1 Team puis supervisé le déroulement des opérations de l'équipe Altran. La rédaction de ConsultingNewsLine avait suivi avec attention cette démarche. Aujourd’hui elle s’avère payante. Quel est votre premier sentiment sur le sujet?
Claude Emmanuel Boisson : Beaucoup de bonheur et de fierté pour la qualité du travail réalisé par l’ensemble de nos consultants et pour les équipes de notre partenaire Renault F1 Team. Ce sont quatre années de dur labeur qui se voient ainsi récompensées
Au Bourget il est apparu que 15% de votre activité était concernée par le secteur aéronautique et spatial. Quel est la part du secteur automobile en comparaison?
Claude Emmanuel Boisson : C’est plus de 20%. Nous sommes très impliqués dans ce secteur, ainsi que dans les télécommunication, l’énergie… C’est cela qui a intéressé RENAULT F1 Team au début de nos discussions.
Altran est un ensemble de 200 entreprises. Comment a été reçue en interne cette victoire ? Les filiales travaillant sous leurs propres noms et sur des spécialités autres que la technologie automobile ont-elles pu s’approprier la victoire en F1?
Claude Emmanuel Boisson : Toutes ne sont pas des spécialistes technologiques, en particulier pour nos interventions en systèmes d’information et organisation. Chaque société a réagit de manière différente : bien sûr, les plus démonstratives ont été les sociétés engagées dans l’aventure au travers des consultants du partenariat
Le contrat qui lie Altran à Renault prévoyait je crois une quinzaine de personnes détachées auprès de Renault F1 Team. Peut-on rappeler les chiffres exacts du contrat et connaître les spécialités mises en jeu par les divers consultants?
Claude Emmanuel Boisson : Les chiffres sont évidemment confidentiels, par contre nous intervenons beaucoup sur des métiers non seulement scientifiques et techniques (mécanique des structures, mécanique des fluides, aérodynamique, matériaux, systèmes temps réel embarqués, …) mais aussi sur de l’organisation des processus, la qualité et le management de projets (supply chain, formalisation des processus métiers et mise en place d’un ERP, analyse et mise en œuvre du système qualité, …) : le partenariat est un excellent "démonstrateur "de l’ensemble des savoir-faire du groupe
Nous avons eu le plaisir de rencontrer vos consultants à Viry Châtillon il y a quelques jours. Ils semblaient très heureux mais affichaient aussi une grande modestie dans le résultat obtenu. Doit-on y voir un trait de caractère maison ou propre à la culture de l'ingénieur fait consultant?
Claude Emmanuel Boisson : c'est tout à leur honneur car ils ont réalisé un travail fantastique
Il y aura bientôt deux ans, un de vos consultants nous déclarait que l’intégration à l’équipe Renault avait été grandement facilitée par l’attention dont faisait preuve Bernard Dudot personnellement à l’égard des nouveaux arrivants. L’ingénieur emblématique du groupe au losange a pris une juste retraite depuis. Comment l'intégration se fait-elle aujourd’hui?
Claude Emmanuel Boisson : RAS. Je crois que nous avons fait nos preuves et c’est cela qui compte. Nos relations actuelles se sont construites au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
Flavio Briatore, le charismatique "Patron" de Renault F1 Team a rendu hommage au travail de vos équipes sur les 2 saisons précédentes. Doit-on y voir une reconnaissance de votre prestigieux client pour le travail sur le long terme?
Claude Emmanuel Boisson : Je l’espère et le confirme. En F1 on ne fait pas de "coup". Seul le long terme paye. Cela fait 4 ans que nous sommes au côté de Renault F1 team. Rappelez vous que le pari de Renault était considéré à cette époque comme très osé. Nous, nous y avons cru et eux aussi ; cela forge les bonnes relations et le respect mutuel.
L’un de vos consultants que nous avons eu le plaisir d’interviewer nous indiquait travailler sur le projet de l’année suivante, voire de l’année d’après. Cette projection dans l’avenir à laquelle il faut pouvoir ajouter le travail en temps réel sur la technologie utilisée dans l’année en cours, donc cette sorte de dualité des urgences est-elle une caractéristique des cycles technologiques contemporains ou une caractéristique spécifique à la Formule 1?
Claude Emmanuel Boisson : non, cela se généralise partout. Avec la mondialisation, la compétence se trouve partout. Une de nos planches de salut est d’innover pour ajouter toujours plus de valeur, de performance, de compétitivité.
Au delà des consultants intervenant pour Renault F1 Team dans le cadre du contrat, il semble que vous proposiez en parallèle à de jeunes étudiants de pouvoir rejoindre l’équipe de F1 sur la base d’un concours, l’académie Altran je crois. Comment cela fonctionne-t-il?
Claude Emmanuel Boisson : L’Altran Engineering Academy est un concours organisé depuis plus de 2 ans et visant à offrir à un étudiant brillant dans sa dernière année d’étude ou à un jeune diplômé un stage rémunéré de 6 mois au cœurs de l’écurie Renault F1 Team à Enstone (Angleterre). Que des sujets de recherche et développement sont proposés. Un vrai comte de fée. Comme tout concours, il y a un règlement strict, il faut postuler aux bonnes dates en déposant un dossier pertinent. Suite à une sélection rigoureuse, les candidats "planchent" devant un jury mixte Altran et Renault F1 team puis c’est la victoire pour l’un d’entre eux : la dure loi de la compétition. Ce concours est international. Pour sa première édition c’est un jeune Anglais qui a gagné, l’année suivante un Espagnol. Nous sommes impatients de lancer la troisième édition.
Le jury de l'Altran Engineering Academy : Patrick Chareyre, Senior Consultant d'Altran Technologies, Robin Tuluie, Directeur R&D du Renault F1 Team et Claude Emmanuel Boisson, Chief Technology Officer d'Altran Technologies, Responsable du Partnership avec le Renault F1 Team . Image: courtoisie Altran Technologies. 2005
Avant de conclure peut-on résumer les nombreux avantages et "Pay Off" apportés par ce partenariat?
Claude Emmanuel Boisson : la notoriété, la crédibilité par une démonstration de savoir-faire dans pratiquement tous les registres du consulting, en y intégrant ce qui nous rend différent, à savoir l’innovation, les sciences et les technologies.
Le contrat a donc été signé en mars 2004 et court jusqu'à fin 2006... renouvellement en 2007?
Claude Emmanuel Boisson : l’histoire nous le dira …
Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en Chef, ConsultingNewsLine
Pour Info:
www.altran.net
Novembre 2005
Interview
Claude Emmanuel Boisson,
Chief Technology Officer
Altran Technologies
Claude Emmanuel Boisson,
Chief Technology Officer
Altran Technologies
Aux côtés de Renault, Altran Technologies est le premier cabinet conseil accédant à la plus haute marche du podium de la Formule 1. Coup médiatique puisqu’ Altran devance ainsi les autres cabinets ayant fait le choix de la F1 pour leur communication globale. Facteur de motivation aussi et de notoriété puisque ce que vend Altran est justement du conseil technologique
Claude Emmanuel Boisson, Chief Technology Officer, Altran Technologies
Claude Emmanuel Boisson, vous avez en tant que Chief Technology Officer d’Altran mis au point le contrat qui lie Altran au Renault F1 Team puis supervisé le déroulement des opérations de l'équipe Altran. La rédaction de ConsultingNewsLine avait suivi avec attention cette démarche. Aujourd’hui elle s’avère payante. Quel est votre premier sentiment sur le sujet?
Claude Emmanuel Boisson : Beaucoup de bonheur et de fierté pour la qualité du travail réalisé par l’ensemble de nos consultants et pour les équipes de notre partenaire Renault F1 Team. Ce sont quatre années de dur labeur qui se voient ainsi récompensées
Au Bourget il est apparu que 15% de votre activité était concernée par le secteur aéronautique et spatial. Quel est la part du secteur automobile en comparaison?
Claude Emmanuel Boisson : C’est plus de 20%. Nous sommes très impliqués dans ce secteur, ainsi que dans les télécommunication, l’énergie… C’est cela qui a intéressé RENAULT F1 Team au début de nos discussions.
Altran est un ensemble de 200 entreprises. Comment a été reçue en interne cette victoire ? Les filiales travaillant sous leurs propres noms et sur des spécialités autres que la technologie automobile ont-elles pu s’approprier la victoire en F1?
Claude Emmanuel Boisson : Toutes ne sont pas des spécialistes technologiques, en particulier pour nos interventions en systèmes d’information et organisation. Chaque société a réagit de manière différente : bien sûr, les plus démonstratives ont été les sociétés engagées dans l’aventure au travers des consultants du partenariat
Le contrat qui lie Altran à Renault prévoyait je crois une quinzaine de personnes détachées auprès de Renault F1 Team. Peut-on rappeler les chiffres exacts du contrat et connaître les spécialités mises en jeu par les divers consultants?
Claude Emmanuel Boisson : Les chiffres sont évidemment confidentiels, par contre nous intervenons beaucoup sur des métiers non seulement scientifiques et techniques (mécanique des structures, mécanique des fluides, aérodynamique, matériaux, systèmes temps réel embarqués, …) mais aussi sur de l’organisation des processus, la qualité et le management de projets (supply chain, formalisation des processus métiers et mise en place d’un ERP, analyse et mise en œuvre du système qualité, …) : le partenariat est un excellent "démonstrateur "de l’ensemble des savoir-faire du groupe
Nous avons eu le plaisir de rencontrer vos consultants à Viry Châtillon il y a quelques jours. Ils semblaient très heureux mais affichaient aussi une grande modestie dans le résultat obtenu. Doit-on y voir un trait de caractère maison ou propre à la culture de l'ingénieur fait consultant?
Claude Emmanuel Boisson : c'est tout à leur honneur car ils ont réalisé un travail fantastique
Il y aura bientôt deux ans, un de vos consultants nous déclarait que l’intégration à l’équipe Renault avait été grandement facilitée par l’attention dont faisait preuve Bernard Dudot personnellement à l’égard des nouveaux arrivants. L’ingénieur emblématique du groupe au losange a pris une juste retraite depuis. Comment l'intégration se fait-elle aujourd’hui?
Claude Emmanuel Boisson : RAS. Je crois que nous avons fait nos preuves et c’est cela qui compte. Nos relations actuelles se sont construites au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
Flavio Briatore, le charismatique "Patron" de Renault F1 Team a rendu hommage au travail de vos équipes sur les 2 saisons précédentes. Doit-on y voir une reconnaissance de votre prestigieux client pour le travail sur le long terme?
Claude Emmanuel Boisson : Je l’espère et le confirme. En F1 on ne fait pas de "coup". Seul le long terme paye. Cela fait 4 ans que nous sommes au côté de Renault F1 team. Rappelez vous que le pari de Renault était considéré à cette époque comme très osé. Nous, nous y avons cru et eux aussi ; cela forge les bonnes relations et le respect mutuel.
L’un de vos consultants que nous avons eu le plaisir d’interviewer nous indiquait travailler sur le projet de l’année suivante, voire de l’année d’après. Cette projection dans l’avenir à laquelle il faut pouvoir ajouter le travail en temps réel sur la technologie utilisée dans l’année en cours, donc cette sorte de dualité des urgences est-elle une caractéristique des cycles technologiques contemporains ou une caractéristique spécifique à la Formule 1?
Claude Emmanuel Boisson : non, cela se généralise partout. Avec la mondialisation, la compétence se trouve partout. Une de nos planches de salut est d’innover pour ajouter toujours plus de valeur, de performance, de compétitivité.
Au delà des consultants intervenant pour Renault F1 Team dans le cadre du contrat, il semble que vous proposiez en parallèle à de jeunes étudiants de pouvoir rejoindre l’équipe de F1 sur la base d’un concours, l’académie Altran je crois. Comment cela fonctionne-t-il?
Claude Emmanuel Boisson : L’Altran Engineering Academy est un concours organisé depuis plus de 2 ans et visant à offrir à un étudiant brillant dans sa dernière année d’étude ou à un jeune diplômé un stage rémunéré de 6 mois au cœurs de l’écurie Renault F1 Team à Enstone (Angleterre). Que des sujets de recherche et développement sont proposés. Un vrai comte de fée. Comme tout concours, il y a un règlement strict, il faut postuler aux bonnes dates en déposant un dossier pertinent. Suite à une sélection rigoureuse, les candidats "planchent" devant un jury mixte Altran et Renault F1 team puis c’est la victoire pour l’un d’entre eux : la dure loi de la compétition. Ce concours est international. Pour sa première édition c’est un jeune Anglais qui a gagné, l’année suivante un Espagnol. Nous sommes impatients de lancer la troisième édition.
Le jury de l'Altran Engineering Academy : Patrick Chareyre, Senior Consultant d'Altran Technologies, Robin Tuluie, Directeur R&D du Renault F1 Team et Claude Emmanuel Boisson, Chief Technology Officer d'Altran Technologies, Responsable du Partnership avec le Renault F1 Team . Image: courtoisie Altran Technologies. 2005
Avant de conclure peut-on résumer les nombreux avantages et "Pay Off" apportés par ce partenariat?
Claude Emmanuel Boisson : la notoriété, la crédibilité par une démonstration de savoir-faire dans pratiquement tous les registres du consulting, en y intégrant ce qui nous rend différent, à savoir l’innovation, les sciences et les technologies.
Le contrat a donc été signé en mars 2004 et court jusqu'à fin 2006... renouvellement en 2007?
Claude Emmanuel Boisson : l’histoire nous le dira …
Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en Chef, ConsultingNewsLine
Pour Info:
www.altran.net
Images: courtoisie AltranTechnologies. 2005
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