Le POint Nov 2005
BVA-BBC- Express 
7ème Observatoire du Travail
Octobre 2005

Le sondage réalisé par BVA-BBC-L’Express a permis d’entrevoir qu’en dépit d’une certaine satisfaction des français à l’égard de leurs entreprises, une perte de confiance envers la situation économique s’est progressivement installée de même que la perception d’un risque de perte d’emploi ou de statut très élevé (35%), notamment dans la fonction publique (27%). A quelques mois de la mise en place de la LOLF ce point méritait d’être connu. La présentation du sondage était aussi l’occasion d’apprécier les divergences de points de vue entre Bernard Brunhes et Gérard Larcher, Ministre de l'Emploi, notamment sur le Contrat Nouvelle Embauche

Alors que Bernard Brunhes était en pleine négociation avec les traminots de Marseille et que Gérard Larcher, Ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion des Jeunes se trouvait lui aussi sous la pression des événements, notamment en raison d’un Conseil des Ministres exceptionnel où il devait se rendre pour traiter des incidents survenus dans les banlieues, la présentation du sondage mené par BVA pour la  7ème édition de l’Observatoire du Travail, dans les locaux du groupe L’Express-L’Expension, à la présentation duquel le Groupe BPI nous avait convié, faisait presque figure de miracle organisationnel.

Présentation tout ce qu’il pouvait y avoir de plus intéressant toutefois dans une conjoncture socio-économique des plus hétérogènes: mise en exergue récente par le Ministre de l’Economie et des Finances des déficits budgétaires abyssaux accumulés sur 25 ans, stagnation de la croissance qui ne devrait pas atteindre 2% pour l’année et repli significatif du chômage résultant pour partie d’un accroissement naturel des départs à la retraite. Aussi à quelques semaines de la mise en place de la LOLF, esquisse "à minima" d’une réforme du secteur public, la 7ème édition de l’Observatoire du Travail était très attendue et l’occasion de faire un point sur le "moral des troupes".
 

Etude BVA-BBC-Express
Pour ce faire Jérôme Sainte Marie pour BVA devait présenter les chiffres recueillis du 30 septembre au 15 octobre 2005 auprès de 1373 salariés des secteurs privé et public travaillant dans des établissements de plus de 10 salariés et sur lesquels (chiffres) devaient livrer leurs commentaires Bernard Brunhes et Gérard Larcher, selon cette chronologie,  Bernard Brunhes reprenant ensuite la parole après le départ de Gérard Larcher pour le Conseil des Ministres.

Donc les chiffres, que le lecteur peut retrouver intégralement en ligne, le Groupe BPI ayant eu l’obligeance de les mettre à leur disposition: 7ème édition de l’Observatoire du Travail. Tout d’abord, présentation de la perception de "l’évolution de la situation économique" qui fait apparaître une dégradation entre janvier et octobre 2005, les répondants pensant observer une amélioration passant de 34% à 26 %, ceux observant une dégradation stagnant à 26%. Pour ce qui est ensuite du"climat social" il irait lui aussi quelque peu dans le sens de la dégradation si l’on tient compte d’un taux de satisfaction passant de 19% à 12% et celui d’une perception dégradée se stabilisant à 33-34%.  Dans les détails et selon Jérôme Sainte Marie la dégradation de ces perceptions serait plus forte pour les ouvriers et les employés. Cependant dans l’ensemble les salariés seraient plus satisfaits que le simple citoyen.  Pour ce qui est maintenant de l’évolution de la "confiance envers les Directions", là aussi la tendance serait à une légère dégradation : le pourcentage de ceux qui pensent que la situation "s’améliore" passerait de 21% à 17% tandis que ceux qui pensent qu’elle "se dégrade" passerait de 25% à 28%. S’agissant des "relations actuelles au travail et à l’entreprise" les estimations seraient relativement satisfaisantes, bien qu’en léger repli en comparaison avec 2003. Ainsi  la satisfaction pour les horaires de travail serait de 79% (contre 83% en 2003) et pour le niveau de rémunération de 50% (contre 55% en 2003). Toutefois nombre d’éléments resteraient stables : le contenu du travail  (~ 82%) et notamment la stabilité de l’emploi (~79%). Aussi, on n’est guère étonné d’observer une satisfaction globale à l’égard du travail qui atteindrait 80%, ce qui, compte tenu des diverses évolutions dénote d’un lien au travail qui reste fort. S’agissant alors de "l’évolution des métiers", le sentiment de changement serait lui par contre très fort puisque qu’environ 45% des secteurs privés et publics indiqueraient prévoir des évolutions importantes pour lesquelles il ne devrait pas y avoir de problèmes d’adaptation mais 15% du privé et 25% du public indiqueraient s’attendre à une évolution importante pour laquelle il y aurait "difficulté d’adaptation", le chiffre très élevé du public étant à cet égard aussi important que celui des cadres supérieurs qui sont 23% à redouter cette inadaptation. Donc entre 1/5 et ¼ des employés seraient dans le doute quant à leur adaptabilité, chiffres à retenir, d’autant qu’en cumulant les diverses nuances de réponses il est clair que 61% des employés du privé pensent rencontrer une évolution importante dans l’avenir, contre 70% dans le public et 73% chez les cadres. Ces chiffres sont à mettre en regard de ceux concernant l’exposition à un risque de perte d’emploi : Là, 35% (contre 32% en mai 2004) des personnes interrogées indiqueraient percevoir un risque de perte d’emploi ou de statut dans les 3 ans à venir (ce qui est un petit peu contradictoire avec les 79% indiqués précédemment concernant la stabilité de l‘emploi). Jérôme Sainte Marie devait préciser que ces 35% étaient ventilés comme suivant : 40% dans le privé et 27% dans le public. On retrouve donc quelque peu les chiffres du risque d’évolution des métiers. Mais force est de constater que la perception du risque de perte d’emploi est très élevée dans le privé et en adéquation avec la conjoncture économique française. Pour ce qui est du public on peut s’étonner toutefois de l’appréciation élevée qui est indiquée, le statut de la fonction publique étant particulièrement protecteur. Ce point est repris dans la suite par Bernard Brunhes. Concernant maintenant l’employabilité, 60% des répondants indiquent qu’ils éprouveraient une difficulté à retrouver un emploi s’ils perdaient le leur, ce qui est très élevé et dénote d’une dégradation (56% en mai 2004) bien en accord avec les difficultés et le manque de fluidité du marché de l’emploi français. A noter qu’un facteur d’explication existe. Ainsi en marge des chiffres du sondage il nous est indiqué que 44% des personnes du secteur privé auraient connu le chômage de même que 33% dans le public (avant de rentrer dans le service public vraissemblablement) d’où une expérience du chômage qui aurait été perçue comme négative et influencerait certainement la perception du risque de perte d’emploi et de difficulté de retour à l’emploi. D’un autre côté, cette expérience permettrait de donner crédit aux réponses qui sont données dans la suite sur la qualité du dispositif de suivi des chômeurs. Ainsi 72% des personnes indiqueraient "l'accompagnement intensif" des chômeurs comme l’action la plus efficace contre le chômage, rejetant les 35 Heures en dernière position avec  53% d’avis négatif pour cette disposition qui ne semble pas avoir la faveur des salariés.  S’agissant du retour à l’emploi seuls 60% reprendraient un poste équivalent. On peut raisonnablement penser que ce chiffre tiendrait compte de ceux qui envisagerait un possible départ en retraite comme issue à leurs difficultés. Concernant ce qui peut aussi apparaître comme un mécanisme de retour à l’emploi, le CNE, Contrat Nouvelle Embauche mis en place au printemps par le Gouvernement (lequel autorise les PME de moins de 20 salariés à étendre la période d’essai à 2 ans, soit le plus souvent au delà de la durée d’un CDI moyen), 67% pensent qu’il précarise l’emploi, seulement 47% qu’il favorise l’insertion des jeunes et 40% qu’il permet de créer des emplois, donc une perception largement aussi faible que celle des 35 heures. A noter quelques éléments qui montrent que les Français continuent à croire cependant dans le Walefare State : 54% pensent ainsi que la création d’emplois publics de la part de l’Etat contribuerait à réduire le chômage! Pour terminer 74% des personnes iraient dans le sens du Gouvernement ayant décidé de renforcer le contrôle des chômeurs et seraient favorables pour sanctionner en cas de refus d’emploi. Il s’agirait ici selon Jérôme Sainte Marie: "d’une approche normalisatrice  fréquente dans l’opinion des Français". Maintenant à l’écrasante majorité 82% seraient d’accord pour réformer le système français d’assurance chômage.


Bilan
Retenons que 80% des salariés seraient satisfaits de leur emploi, près de 70% penseraient qu’il va y avoir du changement et 35% craindraient une perte de cet emploi ou de ce statut dans les 3 ans qui viennent.. ce dernier chiffre étant particulièrement élevé. Pour Jérôme Sainte Marie il y aurait d'autre part: «globalement ambivalence». Ainsi on observerait : «un fond de pessimisme ainsi qu’une prime au volontarisme et à l’intervention de l’Etat». Mais selon lui certainement: «l’action dramatisée par le Premier Ministre depuis le printemps aurait reçu l’assentiment des Français». Quand aux 35 Heures et au CNE ils feraient clairement partie des dispositifs auxquels les Français croient relativement peu. 


Points de vue de Bernard Brunhes et de Gérard Larcher
Pour Bernard Brunhes : «les Français sont satisfaits de leurs entreprises». Toutefois il observe que «les agents du secteur public ont peur pour leur emploi» et de rappeler les exemples des agents de la SNCF et d’EDF défilant récemment dans la rue : «je ne vois pas pourquoi, il y a là une vraie question». Il observe par contre que si 74% des personnes pensent qu’un accompagnement intensif des chômeurs est reconnu comme souhaitable,  il précise qu'au delà de l’ANPE et l’Unedic :  «il est important que des structures comme la notre se mettent en place». S’agissant du CNE il observe:  «67% considèrent que cela encourage la précarisation...ça  ne fait qu’accroître mes doutes sur ce contrat nouvelle embauche». 

Gérard Larcher, malgré le Conseil des Ministre exceptionnel qui l’attend prend longuement le soin de préciser son point de vue et prend lui aussi exemple dans les événements récents pour illustrer son interprétation des chiffres: «j’observe 3 choses. D’abord des salariés satisfaits mais globalement inquiets, ce qui explique l’espèce de coup de tocsin des cadres de HP. Ilsavaient une perspective d’avenir, s’inscrivaient dans la modernité, étaient engagés dans une aventure collective et l’Europe était 40% de leur marché. Or il y a eu un choc résultant du constat que la matière grise allait être utilisée ailleurs... On est passé du cocon à la déchirure. Là, il y a eu une analyse insuffisante du Board au niveau mondial et Européen face à la réalité humaine. Ensuite je constate les inquiétudes du secteur public. C’est paradoxal». Prenant exemple dans sa Présidence de la Fédération Hospitalière de France  il rappelle les problèmes de réplication, de territoires : «on a souvent confondu service public et statut de l’employé». Enfin il aborde l’évolution des structures et notamment les négociations à l’Unedic : «c’est un état des lieux. Le 23 novembre il y aura négociation. C’est un débat sur son rôle dans le placement et  l’assurance chômage. Il va falloir trouver des synergies, notamment sur les mesures actives, l’accompagnement actif des chômeurs. Il y a nécessité de résultat pour les négociations avec les partenaires sociaux». Et de citer des éléments qui posent question tels que le plafond d’indemnisation. Citant la Belgique et l’Europe du Nord celui-ci irait de 1900 à 2300 Euros. Il aborde ensuite "Le" problème qui sourde dans l’expression des salariés sondés: «le désengagement de l’Etat dans l’Assurance Chômage». Enfin il observe que le CNE fait : «le plus mauvais score» du sondage et, rappelant que la France est un pays qui administre des jugements avant que le prévenu ne comparaisse à la barre, donne son point de vue: «je mesure très bien que le CNE  puisse être ressenti comme un contrat précaire. D’abord parce qu’on ne l’a présenté que comme cela pendant les 2 mois qui ont précédé le débat de politique générale du 8 juin et les ordonnances du 4 août [2005]. C’était le contrat Kleenex, c’est un mot qui est bien passé et aujourd’hui il appartient au CNE de bien démontrer qu’il est une des premières réponses, sans doute à parfaire, entre fluidité - souplesse du marché du travail et sécurisation des parcours professionnels. Et que ce premier équilibre sans doute encore insuffisant, sans doute instable, nous devons le parfaire. Parce que les analyses sont que plus de 70% aujourd’hui des embauches, grandes et petites entreprises [confondues],  se font en CDD ou en intérim. Si je prend les seuls contrats CDD, la moitié d’entre eux ont moins d’un mois, l’autre moitié à moins de 4 mois et demi. Si l’on considère que c’était  l’Apha et l’Oméga des procédures de recrutement, il ne fallait rien changer. La deuxième des choses, à tord ou à raison, parfois à raison, la grande crainte des responsables de petites et moyennes entreprises, des chefs d’entreprise, c’est la difficulté à faire cesser un contrat quand l’entreprise rencontre des difficultés ou quand il n’y a pas adéquation entre l’entreprise et son salarié et cette crainte de la judiciarisation, cette crainte des Prud’hommes, parfois irrationnelle, repiquage de rumeurs...» et de citer une anecdote sur un petit patron dans le secteur du bâtiment qui préfère faire attendre ses clients plutôt que d’embaucher, «donc sur le contrat nouvelle embauche, laissons le temps, nous sommes incapables après 2 mois de savoir s’il y a eu effet de substitution ou effet d’addition».  Il rappelle à cette occasion, suite aux Assises territoriales de l’emploi auxquelles il assiste et où il ne rencontre pas seulement des représentants des branches professionnelles et des fonctionnaires de l’Etat commis d’office, mais aussi des chefs d’entreprises, et de petites entreprises,  qu’un certain nombre de doutes ont pu être dissipés et que les conclusions du Conseil d’Etat ont aidé à rendre le CNE plus intelligible et à faire baisser un certain nombre de craintes. Et de conclure que: «c’est sans doute sur le thème de la sécurisation de parcours professionnels qu’il va nous falloir travailler et c’est en tous les cas une de mes priorités».

Confier des contrats d'insertion à des sociétés d'intérim
Viennent alors les premières questions de la salle qui portent sur l’évolution du service public de l’emploi. Gérard Larcher: «vous posez la question de l’efficacité de l’ANPE. Globalement il y a 50 000 personnes qui s’occupent de l’accès à l’emploi, d’où un ratio comparable à celui des autres pays, mais chez nous c’est très cloisonné avec beaucoup de Back-Office et un Front Office plus faible dans notre dispositif». D’où la nécessité de clarifier les rôles entre: «Unedic, Mission locale, Etat, AFPA....et d’avoir un réseau d’info unique» et de rappeler les difficultés qui ont existé dans le passer pour converser entre ANPE et Unedic, «donc un accompagnement unique au lieu de deux profilages. Certains parlent de fusion. On parle de très forte association» et rappelant que l’Unedic est au cœur du paritarisme le Ministre précise : «très forte association donc avec une dimension spécifique pour les partenaires sociaux».  Rappelant que François Chérèque avait indiqué vouloir renvoyer tout cela à la fin de la négociation, il conclut : «chacun sait qu’on ne peut pas continuer avec un système cloisonné». Il rappelle l’existence de 2 propositions dans le contrat de progrès ANPE-Etat concernant les jeunes et les Seniors. Notamment il rappelle que les jeunes ont une entrée retardée et chaotique et un pourcentage d’inactivité parmi les plus élevés des pays de l’OCDE, et de conclure définitivement: «la loi du 8 juin  nous a fait sortir du monopole stricte du placement, et a introduit des formes concurrentielles. D’où des entreprises d’intérim qui peuvent devenir des entreprises de placement. On va pouvoir confier des contrats d’insertion à des sociétés d’intérim», ce qui en effet est une nouveauté majeure.

Suite au départ de Gerard Larcher pour le Conseil des Ministres, Bernard Brunhes précise son propre point de vue : «je suis sceptique. Gérard Larcher fait une bonne analyse de la situation et indique avoir un bon rapport avec les partenaires sociaux. Mais on n’ose pas aller dans le dialogue avec les partenaires sociaux . Si l’on avait posé la question il y a 10 ans on aurait eu la même réponse. Gérard Larcher a présenté la meilleur vision [possible] mais il faut passer de la vision aux actes. Il y a un besoin d’incitation, d’accompagnement...Tant que l’on aura l’inefficacité de la division...Gérard Larcher a dit qu’on allait rapprocher les organismes, on le disait déjà quand j’étais à Matignon. Après on a eu la Droite, la Gauche...la Droite , la Gauche...».

Point suivant sur les restructurations.
Question de la sale sur les inquiétudes du secteur publique. Bernard Brunhes propose une explication:  «il y a le discours libéral, la crainte devant l’ouverture des marchés, l’ouverture du capital.... C’est un peu global. On a pour l’illustrer l’exemple des cheminots qui ne risquent pas grand chose, mais où il y a une culture propre qui à cette occasion est un peu éclatée avec l’arrivée des nouveaux opérateurs. La crainte ne correspond pas à la réalité mais à l’image qu’ils s’en font. Idem à Marseille.  Ils savent qu’aucun d’eux ne sera licencié mais l’idée du cheval de Troye, de quelqu’un qui n’est pas de la famille, ça leur fait peur. Ce n’est pas rationnel».  Il est alors rappelé que le sentiment d’insécurité est plus fort dans les pays où il n’y a le plus de protection.  Une question de la salle rappelle les chiffres du Ministre indiquant le fait que la participation de l’Etat serait passé non pas de 30% à 10% mais à 52% si l’on tient compte des engagements pour formation. Bernard Brunhes : «il existe quelque chose de curieux à l’Unedic . Cet organisme a été créé quand il y avait 300 000 chômeurs à une époque où le risque était faible. Donc il était normal de s’assurer sur la base du salaire. A 2, 5 millions de chômeurs cela n’a plus de sens. Le chômage n’est plus un accident pour lequel on s’assure. C’est devenu quelque chose de banal. D’autre part une partie des indemnités n’est pas assurée par l’Unedic: c’est le cas du RMI. Dans les années 80 on avait introduit les fonctionnaires à la cotisation. Il y a 2 approches: l’assurance (risque = paie) et la solidarité. Or, entre les deux les syndicats se sont accrochés à l’idée du système d’assurance, alors que je pense que c’est la solidarité qui correspond à la situation. Le financement est alors de l’ordre de l’Etat. D’un autre côté l’Unedic c’est paritaire. Aujourd’hui Il vaut mieux laisser les partenaires sociaux négocier à l’Unedic, sinon on connaît ce qu'i en reste». S’agissant des moyens de lutter contre le chômage Bernard Brunhes se démarque du schéma patronal. Ainsi: «traiter le chômage à travers la création d’emplois ce n’est pas suffisant. On sait qu’il faut une politique de développement des services mais il faut aussi une politique économique: le fonctionnement du marché du travail et la fluiditié ne se réduisent pas à la flexibilité. Aujourd’hui il y a 300 000 offres d’emploi sans preneurs selon une enquête BBC. Donc la fluidité n’existe pas. Il faudrait travailler ensemble sur les bassins d’emploi, sur l’anticipation... ». Suite à une remarque concernant les chiffres de l’enquête qui démontrent que près du quart des personnes retrouvant un emploi préfèrent attendre plutôt que de le prendre, Bernard Brunhes rappelle que : «on sait qu’il faut agir tout de suite et que c’est en traînant que ça ne va pas aller mieux... C’est tout de suite, où ça devient difficile».

On le voit, chacun est au chevet d'une France qui peine encore à créer des emplois, avec des sensibilités toutefois différentes mais finalement pas si éloignées.

Bertrand Villeret
Rédacteur en chef, ConsultingNewsLine



Pour Info :

7ème édition de l’Observatoire du Travail

Bernard Bruhnes Consultants





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Observatoire du Travail
Gérard Larcher, Ministre délégué à l'Emploi, au  Travail et à l'insertion professionnelle
des jeunes





















































































































































































































































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