On pouvait espérer une nouvelle donne, mais rien n'y a fait. Un jeu de chaises musicales s'est mis en place après que les Français aient appris officieusement le nom de leur Premier Ministre un 1er avril...  Si l'on note le maintien de quelques solides Hussards, à commencer par Manuel Valls lui-même, Arnaud Montebourg, Stéphane Le Foll, Jean-Yves Le Drian et Michel Sapin... pour le reste on retrouve des personnalités qui n'ont pas vraiment convaincu ni même réussi quand ce n'est pas certaines qui se sont tout bonnement révélées être de véritables dangers pour l'harmonie et la sécurité nationale. Pour ce qui est des rares "nouveaux", le retour au bercail environnemental de Ségolène Royal, ministère où elle n'a certes pas démérité dans le passé,  trahit autant l'ingérence présidentielle dans la composition du gouvernement que la fragilité de celui qui est depuis mai 2012 au sommet de l'Etat. Depuis l'annonce du nouveau gouvernement le monde des entreprises est quelque peu inquiet : le non changement serait-il pour maintenant ? Ou doit-on s'attendre à l'action éclair d'un commando gouvernemental ?

Manuel Valls et Stéphane Le Foll, alors respectivement Ministre de l'Intérieur et Ministre de l'Agriculture. Manuel Valls est aujourd'hui Premier Ministre et Stéphane le Foll ajoute à son portefeuille celui de Porte-parole du Gouvernement. Le premier est un proche de Stéphane Fouks (Euro-RSCG) et d'Alain Bauer (AB Associates) et ancien conseiller en communication du Premier Ministre Lionel Jospin, et le second, ancien Directeur de campagne de François Hollande. Ils devraient donc être les deux grands communicants de ce gouvernement...

La composition du Gouvernement de Manuel Valls, telle que confirmée par le site officiel des Services du Premier Ministre, serait comme suivant :

 - Ministre des Affaires étrangères et développement international : Laurent Fabius (1)
 - Ministre de l'Ecologie, du Developpement durable et de l'Energie : Ségolène Royal
 - Ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Benoît Hamon
 - Garde des Sceaux, Ministre de la Justice : Christiane Taubira (2)
 - Ministre des Finances et des Comptes publics : Michel Sapin (3)
 - Ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique : Arnaud Montebourg (4)
 - Ministre des Affaires sociales : Marisol Touraine (5)
 - Ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social : François Rebsamen
 - Ministre de la Défense : Jean-Yves Le Drian (7)
 - Ministre de l'Intérieur : Bernard Cazeneuve (8)
 - Ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports : Najat Vallaud-Belkacem (9)
 - Ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'Etat et de la Fonction publique: Marylise Lebranchu (10)
 - Ministre de la Culture et de la Communication : Aurélie Filippetti (11)
 - Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et de la Forêt,
   Porte-parole du gouvernement : Stéphane Le Foll (12)
 - Ministre du Logement et Egalité des territoires : Sylvia Pinel  (13)
 - Ministre des Outre-mer : George Pau-Langevin  (14)

Donc 16 ministres (contre 20 dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et ses 17 ministres délégués), auxquels il convient d'ajouter arithmétiquement le Premier Ministre lui-même soit encore un passage de 38 ministres à 17...  "en tout", dont 15 était déjà dans le Gouvernement Ayrault. Bref, les mêmes en moins nombreux. A noter que le nucléaire et les énergies nouvelles se partageront entre l'Ecologie, la Recherche, la Défense, et vraisemblablement le Redressement industriel (qui reste l'apanage d'Arnaud Montebourg), on va encore bien s'amuser au CEA, même si ce n'est pas à proprement parler nouveau... Quid maintenant des traditionnels Industrie, Equipement, Transports  (et toujours pas de "Services") ? Pour ce qui est des Affaires étrangères le renouvellement de Laurent Fabius devra être interprété comme un maintien de l'alignement atlantique, ce qui pourrait ne pas faciliter les relations avec la Russie, la position euro-atlantique étant justement ce qui inquiète le plus grand pays du continent euro-asiatique. Pour ce qui est de l'appellation "développement international" associé à ce maroquin, on ne pourra qu'apprécier le rôle économique que le gouvernement pourrait renforcer au sein des ambassades : des postes économiques qui bossent, ça ce serait une réelle nouveauté !  Beaucoup plus inquiétant l'appellation "Communication" qui est accrochée au Ministère de la Culture :  Pourra-t-on encore critiquer dans les média(s) les mauvais spectacles subventionnés ?  Las, renseignement pris c'était déjà son appellation précédente. Il faudra décidément s'habituer au non changement !..

Des compléments à cette première liste seront apportés par notre rédaction ultérieurement, en fonction des attributions de responsabilités nouvelles - on pense notamment à celles concernant le Quai d'Orsay - et en fonction des possibles nominations de ministres délégués et de secrétaires d'Etat (cf. Compélement Gouvernement Valls).

Bertrand Villeret
Rédacteur en chef de ConsultingNewsLine