Brève
13 Janvier 2004
Ernst & Young va étudier les comptes des
organismes de recherche publics français
On savait
le rendement de la recherche française très faible!.. La
récente fronde des chercheurs devait cependant mettre en
lumière le caractère limité des moyens mis
à leur disposition. Mais qu'en est-il réellement ? Dans
la jungle des comptes publics il semblait temps de mettre un peu
d'ordre pour y voir plus clair. Le Conseil Stratégique de
l'Innovation devrait commander à Ernst & Young une étude
sur les comptes des organismes de recherche français.
La Compagnie
des Conseils en Brevets ne cessait de le dire depuis plus de 10
ans, " les français ne
brevettent pas "! .. Pour un brevet émis en France on en
trouve 2 en Angleterre, 3 en Allemagne, 5 aux USA, 6 au Japon et
... 7 pour toute l''Europe. Même chose pour les publications
où l'on trouvait une "publie" d'un chercheur français
pour une
publie et demi d'un chercheur US, où il est vrai, le dicton Publish or Perish reste un moto national. A celà
toutefois les chercheurs français pouvaient objecter de la
faiblesse des troupes et des budgets: 6,2 scientifiques pour 1000
personnes en France contre 6,45 en Allemagne, 8,08 aux USA et
9,26 au Japon. Auxquels chiffres s'ajoutait une ridicule croissance des
dépenses de recherche de +1% en France (misère) contre
+1,8% au Royaume
Uni, +2,8 au japon, +3,4% sur l'ensemble de l' Europe, +3,8% en
Allemagne et +5,7% aux USA. Aussi avec à peine 2% du PIB
français consacrés à la Recherche, soit moins que
l'objectif de 3% fixé par le Président de la
République
et à des années-lumière du classique 15% de CA que
dépensent les entreprises
innovantes, la
France s'acheminait, et continue à s'acheminer vers le statut de
" lanterne rouge " de la recherche
européenne aux côtés des autres pays latins (qui de
toute évidence s'en fichent tout aussi royalement) et ce
n'étaient pas 3 Prix Nobel de physique en 10 ans et les
succès d'équipes toutes aussi exceptionnelles dans les
autres disciplines qui pouvaient
compenser ces chiffres absolument calamiteux !.. La
récente fronde des chercheurs, excessivement injustifiée
eu égard
à la torpeur légendaire des labo
dont ils sont pour la plupart issus, était cependant là
pour rappeler les difficultés du secteur
et de l'enjeu pour l'avenir. Aussi, avant d'aller vers une
ouverture des dépenses de recherches, nécessaire,
il a semblé opportun au gouvernement d'envisager les réformes qui doivent
éviter les déperditions habituelles et de
tenter d'obtenir une vision précise et
exacte des comptes de ces organismes " dits " de recherche (CEA, CNRS,
Universités, INSERM, INRIA, INRA etc... ) lesquels, on le sait,
ne sont pas tous logés à la même enseigne, loin
s'en faut !.. Pour ce faire Philippe Pouletty, Président du CSI,
le
Conseil Stratégique de l'Innovation, devrait selon l'information
révélée par notre confrère Le Figaro,
commander à Ernst & Young
une étude sur les comptes de ses principaux organismes de
recherche. Un thème d'audit que ConsultingNewsLine suivra avec un
grand intérêt, notamment de par le fait qu'en France,
malgré le leadership européen d'un groupe de conseil, le conseil en
innovation reste encore la partie congrue du conseil
stratégique. Et ce, principalement en raison d'un manque notable
de recours
au conseil par les organismes de recherche publique, d'une imbrication
public-privé qui n'en est encore qu'à l'adolescence et
enfin, en raison d'une concurrence du public et du
parapublic avec le conseil privé sur laquelle il
faudra bien un jour prochain statuer.
Bertrand
Villeret,
ConsultingNewsLine
Pour Info:
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