L'Invité de la Rédaction
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Quantorg 2006Juin 2006 Rapport 2005 - 2006 sur le marché du conseil en France Interview: Jean Luc
Placet
Président de Syntec Conseil en Management Jean Luc Placet, le syndicat professionnel que vous présidez, Syntec Conseil en Management, vient de dévoiler ses chiffres 2006, lesquels avec + 9 % de CA confirment le retour à la croissance du secteur conseil déjà observé l’année précédente (~ + 4 - 5%) et que vous aviez annoncé dés le début 2004. Ainsi aujourd’hui, et malgré la quasi stagnation de l’économie française, le conseil revient vers des croissances à 2 digits que très franchement personne n’attendait plus. Quelles interprétations faites-vous "à brûle pourpoint" de ces chiffres quelque peu... époustouflants? N’y aurait-il pas là une simple conséquence arithmétique de la consolidation qui a touché le secteur conseil ces dernières années, même si aujourd’hui le phénomène semble s’être quelque peu atténué? Jean Luc Placet, Président de Syntec Conseil en management : Ces chiffres sont très importants et montrent une vraie croissance. Ce n’est pas de la consolidation. Je suis sûr de cela car nos "petits déjeuners conjoncture" avec nos membres montrent une vraie pression et le retour de la demande. Donc, oui, c’est une vraie croissance. Pourquoi ce sursaut bien au dessus des valeurs attendues, quant bien même vous aviez personnellement manifesté depuis longtemps un grand optimisme? Jean Luc Placet : On assiste non seulement à un retour de la demande mais à une stabilisation des prix. Donc la croissance est bonne, dans tous les secteurs du jeu, y compris dans les services comme l’IT. Donc la croissance est là, et ce n’est pas un artefact relevant des rachats que l’on a vus après 2001. S’il s’agit donc d’une vraie croissance elle semble quelque peu en décalage avec la stagnation de l’économie française. N’y aurait-il pas là un phénomène de rattrapage? Jean Luc Placet : Est-ce la signification d’une croissance économique basée sur du rattrapage ? + 2 l’an dernier, +7 cette année... ce n’est pas impossible. La réalité, la vraie, c’est que l’on est comme le "papier-carton", on est annonceurs de croissance, on est l’hirondelle qui annonce le printemps. Donc cela pourrait bien être un signe annonciateur de croissance pour l’économie. Oui mais des pents entiers de l’économie vont à volo et certains sont en train de se réveiller morts, faute d’avoir sût se réformer rapidement ou d’en avoir eu la volonté. D’autre part les structures de conseil travaillant avec les PME ne semblent pas afficher l’optimisme de vos chiffres. Jean Luc Placet : Nous sommes dans un système où les cabinets conseil travaillent essentiellement avec les sociétés du SBF 120 et du CAC 40, plus quelques grandes entreprises publiques, soit environ 150 grandes entreprises et leur périphérie. Donc l’entreprise conseil française travaille pour 150 groupes internationaux ou se développant à l’international... donc sur ¼ de l’économie, ce qui n’est pas marginal, et ce ¼ là va bien. Mais c’est le reste qui va mal : ces ¾ de boîtes qui ne se sont pas donné les moyens de voir l’avenir. Les chiffres de croissance du conseil traduiraient donc un retour à un fort dynamisme des meilleures entreprises internationales françaises? Jean Luc Placet : En tous cas les années 2006-2008 devraient être bonnes pour elles. Donc des secteurs qui marchent bien et même très bien. Maintenant est-ce que cela veut dire que l’économie française va bien ? Non, car nous ne sommes représentatifs que des plus gros partenaires de l’économie française : Lafarge, Areva, L’Oréal... et le conseil travaille pour eux, pas pour les PME. En province, lors de nos interventions pour les membres accompagnant des PME on constate que nos confrères sont dans une situation moins euphorique. Est-ce à dire que les PME-PMI seraient à exclure du champ du conseil ? Jean Luc Placet : Le conseil travaille aujourd’hui uniquement pour de grands groupes car ils paient ! Notre tissu n’est pas "grand public", ce qui le distingue de l’Allemagne où l’on est plus PME, mais aussi du Royaume Uni qui est là, totalement élitiste. Donc des cabinets conseil qui ne rechigneraient pas à priori à être plus proche des PME mais qui ne s’accordent financièrement bien qu’avec des grands groupes. N’y a-t-il pas là un risque pour l’économie de voir émerger une France entrepreneuriale à deux vitesses? Jean Luc Placet : Oh, cela fait 20 ans que la France tourne à deux vitesses... Propos recueillis par Bertrand Villeret Rédacteur en chef ConsultingNewsLine Pour info : www.syntec-management.com/ Rapport 2005 - 2006: Images%20g%E9n%E9rales/Etude20052006_BV.pdf Whoswoo : Jean Luc Placet Images : Copyright B. Villeret, Quantorg 2004 pour ConsultingNewsLine All rights reserved Reproduction interdite |
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