Livre
Janv - Fev 2006 Hachette Littératures 

J’aime ma boîte, Elle non plus
de Patrick Levy-Waitz et Yves Messarovitch


L’ouvrage commence par l’annonce d’une fusion acquisition et brosse une description très fidèle des tensions qu’elle suscite dans l’entreprise. Dés lors la langue de bois et les messages décalés sont de mise et l’inquiétude s’installe. L’ironie est à son comble lorsqu’il apparaît que les équipes des deux entreprises concurrentes vont devoir travailler ensemble : «ça fait quinze ans qu’on leur explique tout le mal qu’il faut penser de l’autre en face... Il va y avoir du sport, des têtes vont tomber. On appellera ça des départs volontaires».

D’emblée le décor est planté et le ton est donné par Patrick Levy-Waitz, Président de Dynargie et d’Altedia - Cogef (Groupe Adecco) et Yves Messarovitch, journaliste*.  Les auteurs de cet ouvrage très imagé font en effet le constat à travers de nombreux exemples romancés que les employés et notamment les cadres sont aujourd’hui coincés dans un réseau de contradictions dont ils ne pourront plus sortir sans séquelles : servir, travailler, accepter, être loyal tout en en prenant "plein la figure". D’où ce titre "à la Gainsbourg": J’aime ma boîte, elle non plus. En 185 pages les auteurs analysent les tenants et les aboutissants d’un environnement dont les changements rapides déstabilisent  totalement les cadres au point qu’un bilan des valeurs entrepreneuriales et un minimum de retour sur image s’imposent: aventure collective... face au "moi d’abord", ambition, attentes, engagements.. face au mépris engendré par des situations dont les entreprises ne contrôlent plus les paramètres : mondialisation, externalisation, rachats, licenciements. Dans un monde en globalisation rapide les ressources humaines deviennent dés lors la seule variable d’ajustement. Mais comment continuer à fonctionner en équipes alors que l’on demande de plus en plus à chacun de fourbir les preuves de ses résultats personnels? Comment motiver des troupes alors que chacun n’est plus sûr d’être encore là demain? Les cadres sont bien évidemment les plus touchés par l’ambiance schizophrénique qui s’est progressivement  installée dans ces entreprises où le dialogue social tient de plus en plus de la tour de Babel. Du piège des 35 Heures aux pouvoirs écrasants de la finance internationale, l’ouvrage décrypte ce nouveau monde où «le temps et l’espace n’ont plus ce pouvoir structurant».

L’ouvrage est écrit de main de maître et illustre par de nombreux exemples la complexité de situations dans lesquelles  il apparaît que, si aujourd’hui les règles du jeu ne sont peut-être plus fixées en interne, les voies qui permettent de transcender les situations sont peut-être plus accessibles qu’on ne le pense. A mi chemin entre le roman d’entreprise et la  chronique managériale ce livre permettra aux managers comme aux consultants de prendre du recul et apportera quelques pistes bien utiles, dont la prise en compte de la complexité et la nécessité de "savoir être", à un moment où les cadres français semblent avoir définitivement baissé les bras.



Bertrand Villeret
ConsultingNewsLine


* Yves Messarovitch a été rédacteur en chef économie du Figaro, directeur des rédactions du groupe l’Expension et éditorialiste sur Europe1 et RTL.


Pour info:
www.hachette-litteratures.com
www.hachette-litteratures.com/cat/cat02_00frameset.htm

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