Dîners en ville
Oct -nov 2006
Il
n'y a qu'un devoir c'est d'être heureux*
Le retour
du Boudin Sauvage
Celui qui entre dans Paris par l'autoroute
de l'ouest passe bien malgré lui à "toute berzingue" dans
la combe du Guichet en n'imaginant guère qu'au dessus,
à deux pas de la gare d'Orsay se cache dans le calme d'un
joli jardin une belle demeure toute blanche,
lovée sous de grands arbres et qui reste depuis
près de 30 ans un des hauts lieux de la gastronomie
française : "Le Boudin Sauvage", restaurant créé
par
Anne-Marie de Gennes, épouse du physicien bien connu
Le soir où "nous débarquons"
chez Madame de Gennes, quelques heures après la clôture du
salon Sisqual au CNIT et le colloque de l'Afplane au CNAM, où
certains ténors initialement
annoncés ne sont pas venus - pour quelque consécration
politique imaginent déçus les congressistes
attardés, il pleut comme "vache qui pisse", grand
vent en plus - vivifiant crachin d'automne - le
genre de tempête comme il n'en existe qu'en
vallée de Seine - bref de quoi se ramasser sur la route si l'on
n'y prend garde...
Sortie Orsay, clic clic clic à droite après la station...
encore quelques lumières en provenance des resto du Plateau,
puis plus rien... l'obscurité, la descente entre les arbres vers
un campus endormi, passage près de ce qui nous semble avoir
été le labo d'Olivier Khan, frère d'Axel et de
Jean François - physico-chimiste ayant oeuvré avec
discrètion sur le magnétisme organique avant sa
disparition... Vallée de l'Yvette, pas de bus, ce bus-gargotte
un peu rouillé où les thésards les moins
désargentés se sont longtemps rassasiés. Bon alors
c'est donc dans l'autre sens... hop, remontée vers la gare,
parking sur le trottoir... renseignement auprès du tenancier de
l'hôtel assoupi... "Boudin
Sauvage? ils sont fermés!.. celà dit c'est tout droit,
puis à droite et à gauche devant la gare"...
Manoeuvres rapidement exécutées entre les gouttes au
rythme du touic touic des essuie-glace, créneau sur le trottoir,
arrêt du moteur... bruit de pluie.. Grincement de la porte
métallique qui s'entrouve à peine : une ampoule
éclaire le jardin. Je sonnes avec quelque retard dans le
mouvement... Rien. J'entre vraiment...crissements de pas sur le
gravier - et cette pluie qui n'en finit pas. Une chaude lumière
diffuse quelque humanité depuis l'intérieur de la maison
qui semble endormie. Madame de Gennes
est pourtant là, elle ouvre enfin: "je
vous attendais, vous êtes en retard, je dois partir après,
entrez.!." Elégamment vêtue d'une longue
robe, elle reçoit avec attention son hôte tardif. Elle
s'installe avec dignité sur un divan et dans la lumière
tamisée de son salon elle jauge un instant l'intru : "Alors comme ça vous allez faire un
article pour votre site... "puis elle nous conte
l'histoire du lieu créé en 1975 avec détail et
sincérité... Derrière elle est accroché un superbe tableau, et sur la
cheminée tronent quelques photos de ses enfants, et celle
du physicien bien connu, les cheveux en pétard à la
limite du peroxidé ..."Il fait
très jeune"? "Elle a
été prise cet été, c'est une très
belle image. Vous n'avez surment pas dîné"? "Euh, non"! "Bon, descendons à la cuisine".
Ouverture d'une bouteille de rouge, fromage, tarte
sucrée...
Et
là je constate que lorque
l'on s'appelle Anne Marie de
Gennes tout ce qui vous entoure prend du sens : objets de cuisine,
objets
de maison, textes des menus, concept des pièces, de leur
éclairage...petite bibliothèque qui s'inscrit fort
discrètement dans
la cuisine ... même l'examen
rétrospectif du site internet de la maison reproduit le
remarquable
équilibre et le calme du lieu et fait
apparaître des détails succulants dont
l'originalité le dispute au cocasse : conception: Vitriol Factory...
à deux doigts de l'anagramme pour une agence
située rue Victor Hugo à Ivry ...
Hébergement : agence Amen, Rond point des Champs
Elysée ... ça ne s'invente pas... La cuisine où nous nous trouvons
donne sur l'une des salles à manger principales, conviviale
à souhait, avec vue sur un jardin où il fait maintenant.nuit noire.. Dans un coin une petite
cheminée, qui
doit-être bien agréable ma foi lorsque le feu
crépite dans l'âtre. Car le Boudin Sauvage est un endroit
discret, convivial, chaleureux, un des rares endroits qui subsistent
encore pour être "entre-soi", tout en restant ouvert aux saveurs
gastonomiques. Parceque c'est bien sur ce point qu' Anne Marie de
Gennes entend surprendre ses invités, et les surprend depuis
près de trente ans. Le Boudin Sauvage est une invitation aux
saveurs du monde. Fièrement elle me conte
le récit d'un hôte indien qui les larmes aux yeux lui
avoue retrouver ici les saveurs des plats de sa propre mère...
Cet endroit discret, où tout est calme et volupté, et qui a pourtant vu défiler
bruillament savants du monde entier, entrepreneurs et politiciens de
tous ordres, après un arrêt bien mérité
vient donc enfin de rouvrir... et ce de manière plus privative,
à la
demande des habitués de cette maison qui réclamaient le
retour de leur chère ambiance feutrée, de leur feu de
bois et du célèbre boudin sauvage dont la légende
veut qu'on le voit parfois courrir gaiement dans le jardin après
quelque Armagnac...
Tables d'hôtes, journées
séminaire, ateliers de cuisine... c'est au Boudin sauvage
à Orsay
Bertrand
Villeret
Consultingnewsline
*
Diderot
Menu de Printemps
...
Langoustines rôties à la fondue de tomates et coriandre
Emincé de haricots verts et pousses de pourpier...
Aiguillette de Saint Pierre
à la vapeur et saveurs indiennes
Raïta de
gingembre et curcumas frais en embeurrée et sa compote de mangue
et pommes vertes ...
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Pour réserver :
http://www.leboudinsauvage.com
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