Etudes
Economiques
Mai 2004
L'A.T.
Kearney's 2004 Offshore
Location Attractiveness Index qui vient de paraître est un
véritable
outil d'aide à la décision pour les entreprises
souhaitant délocaliser
leur production. Dans sa version 2004 l'Index confirme que l'Inde est
de loin le pays le plus attractif devant la Chine. Derrière ces
stars d'autres destinations moins connues émergent telles le
Chili, la Malaisie, Singapour ou plus près la République
tchèque et la Pologne L'Index annuel réalisé
par A.T. Kearney est un outil pratique pour aider les
sociétés à comprendre et comparer les divers
facteurs qui interviennent dans le choix d'une délocalisation.
Il permet ainsi la mesure de la "viabilité" des pays
envisagés pour une délocalisation donnée, en
fonction de la structure du système financier, des niveaux de
rémunération, des capacités professionnelles
disponibles et de manière plus générale de
l'environnement dans lequel les affaires peuvent être conduites.
L'index permet entre autre de mettre en lumière la
complexité de telles opérations de délocalisation,
les arbitrages concernant l'emploi n'étant pas le seul facteur
de décision. Si obtenir une plus grande productivité est
généralement recherché, l'amélioration de
la qualité de service et la disponibilité de talents
forment de bonnes raisons pour une délocalisation. Aussi le
système éducatif autant que l'étendue des
savoir-faire sont des raisons majeures qui expliquent l'engoument pour
certaines destinations telles que l'Inde, la Chine, Singapour, La
Nouvelle Zélande, le Canada ou encore l'Irlande. Il n'en reste
pas moins que la stabilité géopolitique, la position
géographique et souvent des aptitudes particulières
telles que celle consistant à bien parler la langue du client,
sont des critères parmi les plus déterminants pour le
choix d'une délocalisation. A noter que l'étude ne rend
pas compte de certains grands pays industriels comme les USA, La
France ou encore l'Allemagne. Or en tant que principaux pays où
s’effectue la consommation des biens les niveaux d'investissement
étrangers y sont généralement très
élevés car ils
permettent une production locale et la distribution. Ainsi depuis l'an
2000 les USA
auraient bénéficié d'un investissement
étranger à hauteur de 600 Milliards de Dollars, contre
300 en Allemagne, 225 au Royaume Uni, alors que 200 Milliards
"seulement" auraient été investis en Chine et 20
Milliards de Dollars en Inde. Aussi des 25 meilleurs pays pour
délocaliser que rapporte l'étude, ne font pas partie les
grandes économies. La liste en est la suivante:
Inde, Chine, Malaisie, République tchèque, Singapour,
Philippines, Brésil, Canada, Chili, Pologne, Hongrie, Nouvelle
Zélande, Thaïlande, Mexique, Argentine, Costa Rica, Afrique
du Sud, Australie, Portugal, Vietnam, Russie, Espagne, Irlande,
Israël et Turquie.
Un classement selon 3 catégories L’Offshore Location Attractivness Index fait appel pour chaque pays à des évaluations d’entreprises, l’activité informatique externalisée ainsi que l’activité de BPO (Business Process Outsourcing), prend en compte les initiatives nationales pour favoriser la localisation d’activités et la disponibilité des ressources . Les 25 pays « finalistes » sont alors évalués en fonction de 39 critères répartis selon 3 catégories : Coûts (Coûts de Compensation, Coûts d’infrastructure, Fiscalité), Compétences (expérience et compétences, disponibilité des compétences, Formation, Langues, Taux d’attrition) et Environnement des affaires (Aspects économiques et politiques, Infrastructure, Adaptabilité culturelle, Sécurité de la propriété intellectuelle). A noter que les coûts de compensation prennent en compte notamment le niveau moyen de salaire ; que le taux d’attrition prend en compte la croissance du BPO et le taux de chômage et que le niveau de compétences prend en compte l’étendue du marché du BPO. Enfin pour ce qui est de l’adaptabilité culturelle, elle repose sur un index interne à AT Kearney : L’AT Kearney Globalization Index. L'Inde et la Chine en tête Cinq graphiques résultent de l’évaluation réalisée par AT Kearney : l’Index cumulé (qui prend en compte les 3 catégories), le Scoring réalisé pour chaque catégorie : Les compétences seules, l’environnement des affaires seul et les coûts seuls ainsi que pour finir un diagramme du type Coût/ Offre. L’Index Résultat majeur de l’étude annuelle il place très clairement l’Inde en tête (indice 7,12), suivi de la Chine (indice 5,61) puis la Malaisie (5,59), La République Tchèque, Singapour, les Philippines, Le Brésil, le Canada, Le Chili, la Pologne (5,43) pour n’indiquer que les 10 premiers du Ranking. La Turquie étant « rankée » dernière avec un score de 4,44 pas trop éloigné des dix premiers montre qu’à part l’Inde bien devant, tous les autres pays se tiennent dans un mouchoir de poche. Les compétences A nouveau l’Inde est devant (2,09) talonnée par le Canada (1,94), puis l’Australie, l’Irlande, l’Espagne, la Nouvelle Zélande, la Chine, Singapour, Israël et l’Afrique du Sud, en se limitant à nouveau aux 10 premiers. Pour cet indice, très clairement la variation est plus grande puisque l’on passe de 2,09 avec l’Inde à 0,27 seulement pour le Vietnam, bon dernier. A noter que de manière surprenante la Russie, le Portugal, la Pologne, l’Argentine, Le Brésil et la Turquie ne sont pas excessivement bien rankés, contrairement à l’a priori culturel que l’on pourrait en avoir. L’environnement des affaires C’est le seul domaine dans lequel l’Inde et la Chine décrochent ! Pour ce critère qui a nouveau présente une large variation, on passe du premier Singapour (2,63), excellente place pour le Business, au dernier la Russie (0,71) en faisant un grand écart. Les dix meilleurs sont : Singapour, le Canada, l’Irlande, la Nouvelle Zélande, l’Australie, l’Espagne, la République Tchèque, le Portugal, la Malaisie , Israël... sachant que l’Inde ne score pas mieux que 1,32. Les coûts A nouveau l’Inde en tête (3,72) suivi du Vietnam (3,65), des Philippines (3,59), de la Thaïlande, de la Chine, de la Russie, de l’Argentine, du Brésil, de Mexico et de la Malaisie. A noter que les pays se séparent en deux blocs assez nets : les pays à bas coût Inde (3,72) à République Tchèque (2,64) et les pays à coûts plus élevés : du Portugal (1,84) à l’Irlande (0,52) en passant par Israël, Singapour, l’Espagne, l’Australie et le Canada. Le diagramme : Il s'agit là d'un positionnement en deux dimension en fonction des coûts pour un axe et de l’environnement des affaires augmenté des compétences business (~ ce que l'on pourrait appeler l'offre du pays). Ce diagramme étant reproduit en fin darticle. Très clairement le diagramme met en évidence une relation quasi linéaire entre le coût et l’offre. Plus celle-ci est importante et plus les coût sont élevés. Aussi les points sont répartis au sein d’un nuage qui s’aligne sensiblement sur une diagonale. A noter que les dix premiers de l’Index se répartissent de façon sensiblement homogène au sein du nuage allant de Singapour (offre forte, coûts assez élevés) aux Philippines (Bas coûts, offre plus restreinte). Seule exception au tableau, l’Inde, très nettement Off-diagonal, offrant "beaucoup" pour un des coûts les plus raisonnables. 25 destinations à ne pas choir au hasard L’AT Kearney's 2004 Offshore Location Attractivness Index met en valeur une série de pays qui demain vont compter. Parmis les 25 destinations retenues un dizaine émerge très nettement. Tout d'abord l'Inde qui, ce n'est pas nouveau est largement en tête, en raison d'un très haut niveau de compétences et d'une disponibilité importante de ses ressources humaines, même si pour l'environnement des affaires elle ne soit pas particulièrement bien placée (du pain sur la planche pour les consultats en développement). La Chine ensuite qui représente représente un large réservoir de ressources à bas prix mais manque d'expérience dan sles domaines informatiques et de l'éducation et pose des problèmes en terme de protection intellectuelle.La Malaisie et la république tchèque qui suivent sont "centrées" sur la diagramme, offrant de bonnes compétences pour un coût raisonable; La Mailaisie représene d'ailleurs une réelle opportunité pour l'Asie et une réelle alternative à la Chine ou l'Inde. Idem pour la république tchèque qui permet d'être un Near-shore pour l'Europe avec de bonnes compétences à bas coût dans une infrastructure compétitive, stable et présentant de bonnes compétences linguistiques. Singapour qui suit est une place très compétente à prix plus élevés. Certainement un futur dragon. Ses compétences linguistiques et le haut niveau d'education et son environement pro-actif en font une place préférentielle pour les services. Les Philippines qui suivent font figures de nouvelles côtes à conquérir, avec des talents et un coût faible. Suit le Brésil qui n'en finit pas d'être le pays de l'avenir malgré un envol qui ne vient jamais. Ses compétences et leur disponibilité sont les plus hautes de toute l'Amérique latine et ce grand pays dispose de tant de monde que les coûts y sont encore faibles. Le Canada qui vient après est un peu la srprise: environnement, compétences et pro-activité (notamment de la Colombie britanique et des Provinces atlantiques) en font un challenger des USA, pour un prix très attractif. Le Chili qui apparait ensuite est un peu la surprise en raison d'un environnement du Business favorable. La Pologne et la Hongrie qui assurent la cloçture du Top 10 confirme la position de force de l'Europe de l'Est en raison d'un haut niveau d'éducation pour des coûts plus faibles qu'en europe. A noter qu'un des résultats les plus intéressants de l’étude 2004 est que l’Index place de toute évidence dans ses dix premiers des pays dans lesquels, force est de constater, l’Europe s’est bien engagée ces dernières années en terme d'investissements: l’Inde, la Chine, La République Tchèque, le Brésil, la Pologne ... D’autre part un tableau annexe au rapport qui précise les niveaux d’opérations Offshore par pays sur la base de 115 sociétés interviewées en 2003 fait apparaître que les décisions prises par les entrepreneurs semblent suivre peu ou prou l’index puisque l’on trouve : en premier l’Inde (67%), ensuite la Chine (35%), puis Mexico (23%), le Brésil (20%), le Canada (19%), La République Tchèque (13%), les Philippines (10%), l’Australie(10%), la Hongrie (8%), l’Irelande (3%), la Russie(2%), divers (19%) ... avec toutefois un avantage à certains pays d’Amérique tels le Mexique où l’influence des USA est certainement réel. Très clairement l’AT Kearney’s 2004 Offhore Location Attractivness Index, que le lecteur pourra télécharger à partir du site web d’AT Kearney, représente un outil visiblement fiable et pertinent. Nous laisssons à nos lecteur le soin d'en examiner le contenu dans les détails et d'apprécier ses descriptifs pays par pays. La seule question sera alors: "quelle destination pour quelle activité"? Les auteurs du rapport rappellent à ce propos que la stratégie de « taille unique » ne marche pas: "Offshoring should not be based on a one-size-fits-all strategy". Aussi, et s’il est clair que les 25 pays présentés forment les 25 gagnants des prochaines années, le choix d’une délocalisation sur ces 25 côtes dépendra de nombreux facteurs pour lesquels les tableaux et le diagramme présentés seront d’une grande utilité. Bertrand Villeret Toutes les sources numériques : courtoisie AT Kearney Source: A.T . Kearney 2004 Pour Info : A.T. Kearney Offshore Index Copyright Quantorg 2004
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