Il
est 15 Heures le samedi 16 juin lorsque Roland du Luart,
Président du Conseil général de la Sarthe, abaisse
le drapeau français pour donner le départ de ces
24 Heures du Mans 2007...
...
24 heures du Mans qui vont bientôt connaître comme lors de
l'odyséee de 2001 le déluge. En effet, alors que le
départ vient à peine d'être donné, la pluie
s'abat sur la piste. Les Safety Cars entrent en action et les
concurrents sont contraints à ne plus doubler leurs
prédécesseurs. Cette première neutralisation de la
course ne sera pas la dernière... On voit ici la Peugeot n°
8 suivre avec discipline une Porsche de la catégorie GT1,
pourtant bien moins rapide. Sans la neutralisation la lionne de
Vélizy n'aurait fait qu'une bouchée de la petite GT du
constructeur de Stuttgardt. Au point d'eau tous les animaux se
respectent...
Le
sec ne tarde pas à revenir, ce qui va permettre aux pilotes de
reprendre des rythmes plus élevés: plus de 200 Km/H au
tour et plus de 340 Km/H sur la ligne droite des Hunaudières.
Ici la Pilbeam
n°20 de l'équipage composé du très
rapide français Marc Rostan, de l'anglais Gavin
Pickering et de l'américain Chris MacAllister... Le joli
prototype dessiné par l'ingénieur Pilbeam,
équipé d'un moteur Judd et d'une boite Hewland au bruit
reconnaissable entre tous ne survivra toutefois pas, contrairement
à 2006, au millésime 2007 et devra s'incliner dans
la nuit... Dommage pour cette écurie animée par le
sympathique Pierre Bruneau, pilote
émérite et "qui plus est " Consultant en Qualité
au sein du cabinet Orphée qu'il a créé et qu'il
dirige...
A
l'entrée du virage Porsche, la Lola - Zytek n°31, qui,
on ne le sait pas encore, remportera demain la classe LMP2 (celle des
petits prototypes), voit les ombres s'allonger... Le soleil est en
effet en train de se coucher sur Le Mans pour une nuit, qui, si elle
est à peu de choses près la plus courte de
l'année, n'en sera pas moins la plus longue de la saison pour
les pilotes d'endurance...
Une
nuit qui maintenant a très clairement fait son entrée sur
le circuit... elle devient selon l'expression même de Saint
Exupéry "ce lieu que l'on habite" (vol de nuit)... l'Aston
Martin n°67, en route vers sa victoire de classe (GT1), en prend la
mesure lors d'un freinage qui fait rougir ses disques de frein en
carbone... lesquels mettent en évidence le rayonnement d'un
corps noir bien moins conducteur que l'acier...
Une
Aston Martin qui, la soif aidant, en vient à ravitailler
nuitamment ... Si certains passent le plus clair de leur temps à
l'obscurcir (selon Boris Vian) d'autres profitent de la nuit pour
l'illuminer.. contre les magnifique Chevrolet Corvette de Detroit
et les superbes Saleen Oreca engagées par Hugues de Chaunac,
c'est finalement les Aston Martin qui vont s'imposer cette année
en GT1. Ah ces "Grand Tourisme", quelle classe... et le tout "so
British"
Alors
que le soleil vient à peine de se lever, la Porsche GT arborant
les
couleurs de l'assureur rouannais Matmut (présent en
compétition
automobile comme en compétition motonautique lors des 24 Heures
de
Rouen) pointe son joli museau à la sortie du ralentisseur de la
courbe
Dunlop... pour un galop qui va se terminer, non pas dans un bac
à
gravier, mais par une splendide victoire de classe: celle des GT2, les
petites
"Grand Tourisme"...
Toutefois
la matinée ne va pas se faire si radieuse... Après
un samedi qui avait vu passer une perturbation de "Sud Ouest"
très dense à
laquelle avait fait suite en soirée une "traine" relativement
peu chargée, la fin de l'aurore dominicale devait
malheureusement ramener un second "front froid" (initialement
prévu pour la nuit) dont les conséquences
immédiates devaient être le retour d'une pluie abondante
et des conditions de tenue de route "plus que limite", voire
dantesques,
pour les 3 dernières heures de course... Ce que
démontre ici l'Audi de tête, seule rescapée des 3
protypes d'Ingolstadt, laquelle tente vaillamment de rallier
l'arrivée... en un projet qui semble se résumer a minima à ne pas abandonner
la table de jeu sur un "Slip siding away", pour reprendre l'expression
consacrée de Paul Simon...
Le
Mans 15 Heures... En ce dimanche pluvieux du 17 juin 2007, Daniel
Poissennot, Directeur de Course, abaisse le
drapeau à damiers sur l'Audi R10 n° 1 d'Emanuelle Piro (au
volant), Franck Biella et Marko Werner, laquelle Audi remporte
ces 75èmes 24 Heures du Mans, 84 ans après leur
création en 1923... La Marque aux 4 anneaux d'Ingolsdtadt
(anciennement Auto Union) en arrive donc après son premier
succès de l'an 2000 à sa 8ème victoire conscutive
en Sarthe (7 avec Audi et une en 2003 avec sa filiale anglaise
Bentley)...
Toutefois
dans le coeur des français le grand fauve victorieux de ces
75èmes 24 Heures du Mans, c'est la Lionne n°8 de
Stéphane Sarrazin (Pole position 2007), Pedro Lamy et
Sébastien Bourdais (meilleur temps des préliminaires)...
lequel "Seb", après avoir pris le départ en tête et
commis une petite erreur dés la première chicane,
se rattrappe plus que bien en amenant sa
voiture "quelque peu à bout de souffle" (pression d'huile
à zéro) à la seconde place des 24 Heures du Mans
2007, et ce sous un déluge de pluie... pour une
autocélébration "à la ChampCar".
Sur ces images signées David Legangneux (Le Mans
Racing, Daily SportsCar, ConsultingNewsLine), nous vous donnons
rendez-vous l'an prochain pour un Outcome
qui pourrait être à l'avantage du
constructeur français... Dans les 24 Heures du Mans, tourne la
vie, tourne le temps...
Bertrand
Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine
Images: David Legangneux,
Copyright David Legangneux 2007
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