Métiers
du
conseil et Communication :
Les
Dirigeants s'emparent de Twitter...
Consultants, adaptez-vous !
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par Cyril Chassaing et
Delphine Jouenne, Managing Partners, Enderby
|
On aurait tort de penser que Twitter
est un réseau social exclusivement réservé
aux politiques et journalistes, ou pire, aux adolescents en quête
d’identité.
Aujourd’hui bon nombre de dirigeants, et cibles clients des
métiers de conseil,
ont compris l’intérêt de Twitter en tant qu’outil
précieux de veille,
d’information, de communication et d’influence. Voici donc quelques
conseils
pour permettre aux consultants de mieux appréhender l’univers de
Twitter et
mieux s'en servir comme outil de communication et de
développement
« Ça
ne sert à rien », « je n’ai pas le
temps », « c’est de la perte de
temps », « mes clients ne
sont pas sur les réseaux sociaux », « ce
n’est pas adapté à mon
métier/à mon secteur », « ce n’est
pas comme cela que l’on gagne des
clients », « je ne vois pas ce que j’aurais
à dire… surtout en si peu
de caractères »… Voici ce que l’on entend encore trop
souvent aujourd’hui
chez une majorité de dirigeants d’entreprises mais aussi de
cabinets de conseil,
aussi bien de grands groupes que de TPE et PME, dubitatifs quant
à l’intérêt de
Twitter et inquiets face à un outil incontrôlable et
dangereux. Bien souvent, derrière
les critiques, résident la peur et la méconnaissance
d’une forme d’avenir.
Actuellement,
les dirigeants français restent très peu
nombreux sur Twitter si l’on compare à leurs homologues
américains. Toutefois,
ces derniers mois, circulait sur Internet une vidéo dans
laquelle une quinzaine
de dirigeants et cadres dirigeants français actifs sur Twitter
témoignaient de leurs
motivations et des avantages qu’ils tiraient de leur présence
sur le réseau
social. Qui de mieux qu’un patron pour convaincre un autre
patron ?
Un
outil de veille et d’information
En
analysant les pratiques et les ressentis de
plusieurs dirigeants d’entreprises de toutes tailles, il en ressort que
Twitter
est devenu une plateforme d’information qui permet d’avoir accès
rapidement et
efficacement à des actualités personnalisées. En
suivant des comptes clés liés
à son activité (journalistes et médias, bloggeurs,
politiques, syndicats,
analystes, concurrents, instituts d’études, think tanks,
économistes, etc.), en
un coup d’œil rapide, le « twittos » peut
s’informer et avoir une
vision globale. Plus généralement, Twitter permet
d’anticiper le nouveau
comportement vis-à-vis des médias : les nouvelles
générations lisent de
moins en moins les supports papier dans leur intégralité
mais plus volontiers
des articles remontant sur leur « timeline » (fil
d’informations)
grâce aux comptes clés suivis. Désormais, nul
besoin d’être abonné à de
multiples journaux puisque l’essentiel est bien souvent disponible en
ligne ou relayé
par d’autres twittos. La nouveauté, c’est
aussi la mobilité : Twitter est un
condensé d’informations personnalisées accessibles
à n’importe quel moment de
la journée, sur ordinateur, smartphone et tablette, favorisant
un gain de
temps.
Un
moyen de communication institutionnel
Nouveau
média, média de média… Twitter est bien plus
qu’un outil de communication. En diffusant les informations sur votre
entreprise (offres, produits, services, actualités,
publicités, interviews
et articles de presse, passages TV et radio, communiqués,
événements, études,
ouvrages, conférences et interventions, etc.), votre compte
Twitter devient une
vitrine, complémentaire d’un site internet, s’adressant à
vos cibles et vous
positionnant comme
référence sur un marché. Il
sera d’autant plus pertinent si vous
souhaitez mettre
en pratique
un positionnement autour de l’économie numérique,
l’univers du digital ou tout
simplement un positionnement innovant
tous secteurs confondus.
À
l’inverse, Twitter permet aussi de surveiller votre image
et l’e-reputation de votre entreprise en analysant ce qu’il se dit sur
votre
marque, vos produits/services, pour ainsi rétablir la
vérité et contre-attaquer
le cas échéant face à d’éventuels rumeurs
et dénigrements.
Un
moyen de communication personnel : le « personal
branding »
« Ne
pas être présent,
c’est être absent ». Le dirigeant utilise Twitter pour
incarner la marque
de l’entreprise et réagir dans des délais
extrêmement courts, tout en s’adressant
directement à ses publics à travers une seule plateforme
et des messages
synthétiques. Twitter permet ainsi de donner le ton du
leadership souhaité et
revendiqué. Au-delà des informations institutionnelles
liées à l’entreprise, le
dirigeant ou fondateur peut interagir avec les
« twittos », prendre
la parole sur l’actualité, interpeler les pouvoirs publics ou
des journalistes,
orchestrer son propre droit de réponse et devenir lui-même
vecteur de
communication.
Risques
Cette
pratique n’est pas sans risque : ce n’est
pas le nombre de tweets qui fait la qualité du discours, encore
moins une prise
de position clivante. La rareté parfois peut rendre une parole
encore plus
audible, à l’instar de celle de Xavier Niel sur Twitter. Il
faudra faire
scrupuleusement attention à la teneur des propos, leur
récurrence, etc., afin
d’éviter toute lassitude, polémique et critique
négative pouvant porter
atteinte à l’ensemble de l’entreprise. Une charte d’utilisation
avec des règles
de bonne conduite pourra être définie, s’appliquant au
dirigeant ainsi qu’à
l’ensemble des collaborateurs susceptibles d’utiliser Twitter à
titre
professionnel (process, dénigrement de l’entreprise, respect du
droit du
travail, opinions politiques, etc.).
Se
former à Twitter
Ainsi,
le monde a changé et il devient important de
changer avec lui pour garder une longueur d’avance et, pour un
dirigeant,
rester visionnaire. On peut se former très rapidement, en
quelques heures
seulement, de la création d’un compte officiel à la
maîtrise des codes et
rouages à respecter en passant par les techniques pour augmenter
ses
« followers » (hashtags
#, retweet RT, les comptes @, abréviations, formats de
tweet et réduction
des phrases, Follow Friday #FF, etc.). Il est
nécessaire de bien comprendre
comment fonctionne Twitter pour pouvoir mieux s’en servir comme outil
de veille
et de communication. L’objectif étant d’augmenter le nombre de
ses abonnés pour
créer et tisser un véritable réseau d’influence.
Les dirigeants peuvent se
faire accompagner ponctuellement ou sur la durée, en interne
(service
marketing/communication, community manager, etc.), comme en externe
(agences de
communication spécialisées), afin de définir et
mettre en place une stratégie
de communication digitale incarnée par le dirigeant ou le
fondateur de
l’entreprise.
Si
les dirigeants sautent de plus en plus le pas, cette tendance ne fait
qu’apparaître l’urgente nécessité pour les
métiers de conseil, au moins ceux
qui sont réfractaires (et ils sont encore nombreux) de suivre le
rythme imposé
par leurs propres clients et prospects. Pour cela, il leur faudra,
comme les
dirigeants d’entreprises eux-mêmes, de se former à une
utilisation pertinente
de Twitter pour ainsi mieux comprendre le comportement de leur clients
et
savoir être visible et mieux interagir avec eux là
où ils sont présents.
Delphine
Jouenne et Cyril Chassaing, cofondateurs d’Enderby, cabinet de conseil
en
stratégies de communication et relations publics. www.enderby.fr
ENCADRE
Quelques
exemples de dirigeants
français ayant adopté Twitter : grands patrons,
entrepreneurs, dirigeants
de PME-PMI, investisseurs, leaders syndicaux ou encore ministres
(nombre de
tweets / nombre de followers, au 30 avril 2014)
Xavier
Niel, PDG de Free, investisseur : 15 / 94 818
Marc Simoncini, fondateur de Meetic, investisseur : 1965 / 30 791
Jacques-Antoine Granjon, PDG de Vente-privée.com, investisseur :
54 / 8 673
Françoise Gri, PDG de Pierre & Vacances Center Parcs : 3 894
/ 4 400
Clara Gaymard, PDG de GE France : 236 / 1971
Laurence Paganini, DG de Kaporal : 7 253 / 1 912
Henri Proglio, PDG d’EDF : 390 / 2 277
Alexandre Bompard, PDG de la FNAC : 813 / 41 532
Alain Weill, Président de NextradioTV : 301 / 19 975
Serge Papin, Président Système U : Compte supprimé
depuis le 07 avril
Pierre Gattaz, Président du MEDEF : 264 / 6 614
Thibault Lanxade, Président Pôle Entrepreneuriat &
Croissance TPE-PME au MEDEF et co-fondateur d’Aquoba : 2 597 / 3 802
Olivier Millet, Pdt du Directoire d’Eurazeo PME,
investisseur : 1 160 / 645
Jean-David Chamboredon, Président d’ISAI, investisseur : 13 760
/ 8 695
Jean-Michel Aulas, PDG de CEGID et de l’Olympique Lyonnais,
investisseur : 1 369/ 104 967
Charles Beigbeder, fondateur de Poweo, Selftrade, AgroGeneration, homme
politique, investisseur : 3 279/ 17 616
Fleur Pellerin, Secrétaire d'Etat au commerce extérieur,
à la promotion du tourisme et aux Français de
l'étranger: 3 121 / 115 530
Arnaud Montebourg Ministre de l’Economie, du Redressement Productif et
du Numérique: 1 032/ 203 024
Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat au Numérique: 3 699/ 28
709
Valérie Fourneyron, Secrétaire d'Etat chargée du
Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie Sociale
et Solidaire : 2 011/18 735
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