En être ou pas

Il y a quelques années, on cherchait "l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours" ; aujourd’hui, on va le quérir sur le réseau ; et on le trouve. Avant, pour décrocher un emploi ou un poste convoité, il fallait un « piston » ; désormais, les emplois, les missions, les postes rares ou courus sont sur le réseau...

Le réseau, ce sont les réseaux sociaux comme Viadeo, 6nergies, LinkedIn et autre Open BC. Ces réseaux sont des plateformes sur Internet de mises en relations de personnes qui ont des communautés d’intérêt. Un peu comme Meetic mais pour le monde professionnel. Le réseau est devenu incontournable. La preuve : les cabinets de recrutement et les chasseurs de têtes les utilisent avec délectation, gourmandise et même parfois avec efficacité. Mais, il ne faut pas le dire parce que les bénéficiaires de cette manne n’ont pas encore adapté leurs tarifs et revendent leurs prestations aux anciens honoraires…prohibitifs. Ce vaste pré numérique dans lequel on trouve quelques moutons à cinq pattes - cette volière remplie d’oiseaux rares- est une véritable aubaine pour cette profession qui, il y a peu, affichait des pudeurs de rosière devant un tel système, quand elle ne le vouait pas carrément aux gémonies.

D’ailleurs, elle aurait tort de s’en priver la profession des ressources humaines en général puisque le premier réflexe (ne dites pas le contraire) quand on s’apprête à recruter un(e) candidate(e), c’est de voir ce qu’on dit de lui ou d’elle sur un moteur de recherche. Quelle est son identité ou sa réputation numériques. Et celui ou celle qui n’a pas d’identité numérique aujourd’hui est un extraterrestre. Ce qui implique qu’il ne faut en aucun cas négliger cette identité numérique. Ce qu’on dit de vous sur Internet. Et il vaut mieux maîtriser cette extimité (en opposition à l’intimité) en publiant livres, articles, blogs ou commentaires de blog…si vous ne voulez pas qu’on s’occupe (mal) de votre réputation.

Les réseaux d’anciens élèves de grandes écoles ou les alumni anglo-saxons, les réseaux de corps de métiers comme les bâtisseurs de cathédrales ne sont pas nouveaux. Ces communautés ont toujours, depuis les temps les plus anciens, induit une certaine forme de fraternité et de solidarité. On se doit de ne pas laisser dans le besoin ou dans l’ornière son frère d’armes. Mais Internet et le Networking (ou réseautage en français…du Québec) apportent aujourd’hui une dimension supplémentaire grâce au formidable effet de masse de la Toile. Mais dimension n’est pas obligatoirement valeur. Encore faut-il savoir le gérer cet effet de masse, et transformer le quantitatif en qualitatif et en avantage concurrentiel stratégique. Les réseaux sociaux, tels qu’ils se développent aujourd’hui ont environ quatre ans. Ils n’ont pas atteint l’âge de raison. On sait qu’il faut environ une dizaine d’années pour qu’une idée s’installe. Nous n’en sommes qu’à la genèse.