La Chronique de Pierrre Zimmer


Printemps 2007

L'envie d'avoir envie
Si dans les motivations qui nous poussent à faire les choses la cupidité semble statistiquement l'emporter sur toutes les autres, il ne faudrait pas oublier que l’envie, c’est-à-dire l’appétence, le goût des choses, est de loin la seule raison qui vaille pour qu'on y aille...

Si dans les motivations qui nous poussent à faire les choses la cupidité semble statistiquement l'emporter sur toutes les autres, il ne faudrait pas oublier que l’envie, c’est-à-dire l’appétence, le goût des choses, est de loin la seule raison qui vaille pour qu'on y aille...

Depuis la parution du livre « Surtout, ne changez rien » écrit avec Patrick Krasensky, il m’arrive très souvent de donner des conférences sur le thème des résistances au changement dans divers cénacles et devant divers parterres. Lors de ces échanges avec des publics différents, j’aborde bien évidemment les aspects de la motivation au travail. Pourquoi nous levons-nous ? Pourquoi allons-nous travailler ? Quel est notre moteur ? Quels sont nos ressorts ? Quels sont nos desseins, affichés, avoués ou secrets et dissimulés ? Quels sont nos buts et nos finalités ?

La réponse est donnée par une étude récente réalisée par Monster (site d'offres d'emplois). Quelle est la motivation principale des salariés ? Eh bien, je sais, vous n’allez pas me croire : c’est l’argent. C’est ce que vient de révéler cette enquête effectuée sur 16 300 salariés européens (1450 Français). C’est donc le salaire (le salaire de labeur, bien sûr) qui est la principale motivation des salariés français (58%), britanniques (54%) et belges (52%). La rémunération de son travail arrive bien avant la protection de sa famille, l’amour que l’on porte à son patron, l’affection que l’on a pour ses collègues ou l’intérêt que l’on peut tirer de sa tâche.

Rien sur le plaisir de travailler, la joie de se lever le matin (eh, oh, eh, oh, je m’en vais au boulot…), la réalisation de soi. Bien sûr, le travail d’un ouvrier sidérurgiste n’a rien de commun avec celui d’un créateur, d’un artiste ou de celui qui a réalisé sa vocation, comme le médecin ou le professeur. Flaubert disait que si l’on transformait sa passion en métier, on pouvait vivre heureux toute son existence. Et pour parodier Molière, nous dirons qu’il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler… Et ne pas perdre sa vie à la gagner !

Pour en revenir à l’enquête de Monster, en ce qui concerne l’importance de relever des défis au travail, seuls 3% des Français estiment que c’est capital. Les Anglais sont 13%, les Allemands et les Irlandais 12%. Un bon sujet d’étude, sinon d’inquiétude, pour les employeurs et les directeurs des ressources humaines qui ont quelques soucis à se faire.

Or, lors de l’une de ces conférences, une personne intervient à la fin de mon exposé et pose une question qui m’a dessillé les yeux : « Ne serait-ce pas aujourd’hui l’envie qui fait le plus défaut ? » Pas besoin de préciser l’envie de quoi, juste l’envie, l’envie d’entreprendre, de réaliser, de faire, l’envie d’avoir envie, tout simplement. Au moment où les choses devraient changer, bouger, ne serait-ce que parce qu’une nouvelle génération accède au pouvoir suprême, il serait bon que nous ayons enfin envie d’avoir envie pour nous sortir de notre torpeur, notre routine, notre morosité et notre complaisance à l’auto flagellation. C’est l’envie, c’est-à-dire l’appétence et l’enthousiasme, et non la cupidité, qui va nous faire prendre conscience de nos capacités et nos formidables facultés d’adaptation. Il suffit juste d’en avoir envie…

Pierre Zimmer,
Conseil en Communication

Dernier ouvrage paru :
Surtout, ne changez rien  aux Editions d’Organisation


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Blog: www.surtoutchangezrien.com

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