La Chronique de Pierrre Zimmer

2010

Le stress de la France   

En novembre dernier, à la suite de la vague de suicides chez France Telecom, le Premier Ministre avait demandé à trois "praticiens" de se pencher sur le dossier de « l’amélioration des conditions de santé psychologique au travail ». Le document de 14 pages qui vient d'être dévoilé à l'issu de ce travail a abouti à un consensus sur 10 propositions pleines de bon sens mais en même temps emplies d’un réel angélisme bon teint... 

Trois mois avant les événements de mai 68, le grand éditorialiste du Monde Pierre Viansson-Ponté écrivait dans les colonnes de son journal: «
La France s’ennuie…» Quelque temps plus tard, le pays trouvait les moyens de se distraire.  En remettant récemment son rapport annuel, le Médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, portait sur la France un diagnostic assez sombre : « Je suis inquiet car je perçois, à travers les dossiers qui me sont adressés, une société qui se fragmente, où le chacun pour soi remplace l’envie de vivre ensemble, où l’on devient de plus en plus consommateur de République plutôt que citoyen. Cette société est en outre en grande tension nerveuse, comme si elle était fatiguée psychiquement. »

Ne cherchez pas : La France est stressée! A l’image de beaucoup de salariés dans de nombreuses entreprises. Heureusement, toutes les personnes atteintes par le stress ne se suicident pas mais la souffrance est patente et les signes du mal sont indiscutables. Le stress est une peste sournoise. Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Mais, même si la situation est dramatique, tout n’est pas perdu. En novembre dernier, à la suite de la vague de suicides chez France Telecom, le Premier ministre avait demandé à trois "praticiens" de se pencher sur le dossier de «
l’amélioration des conditions de santé psychologique au travail ». Les trois spécialistes, un syndicaliste et deux dirigeants d’entreprise, viennent de rendre leur rapport. Ils mettent clairement en cause la responsabilité des modes de management. A vrai dire, on s’en doutait un peu. Mais le document de quatorze pages a abouti à un consensus sur dix propositions qui ne devraient pas réjouir particulièrement les chefs d’entreprises pointés du doigt et les organisations patronales stigmatisées.

Les dix propositions, qui vont de l’indispensable implication de la direction générale et du conseil d’administration à l’obligation de détection et d’accompagnement des situations de stress en passant par le conseil pressant de ne pas externaliser cette question épineuse et l’injonction de ne pas réduire le collectif de travail à une addition d’individus, nous ont paru pleines de bon sens mais en même temps emplies d’un réel angélisme bon teint.

Si l’on considère que l’enfonçage de portes ouvertes est un exercice déstressant, ce rapport ne peut pas faire de mal. Il se peut même qu’il fasse du bien. C’est toujours ça de pris.

Pierre Zimmer
Conseil en communication et essayiste


Derniers ouvrages parus :

« Surtout, ne changez rien » aux éditions d’Organisation (2006)
« Et l’intolérance, bordel ! » aux éditions du Palio (2008)


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