Les
Indicateurs RH dans le Conseil
Retour
de la croissance en 2016 et perspectives
optimistes pour 2017
Romain Berne, co-fondateur du
cabinet Exeo Search, fait en ce début
d'année un point sur les indicateurs RH du conseil en 2016 et
nous propose sa vision prospective pour l'année 2017...
2016 : retour
confirmé et chiffré d’un marché en croissance !
L’embellie, dont nous parlions à l’occasion de nos
précédentes chroniques, est désormais une
réalité confirmée par la grande majorité
des cabinets de conseil qui affichent tous (à quelques
exceptions près) une croissance positive et même, pour bon
nombre d’entre eux, une croissance à deux chiffres.
Consut’in France (ex Syntec Conseil) l’avait lui également
pressenti en tablant sur une croissance du marché de l’ordre de
9% (sans commune mesure avec notre PIB à + 1,2%).
Portée par la révolution digitale et par la
nécessité de s’adapter, la tendance du marché du
conseil en France est analogue à celles de nos voisins
européens, même si, chez eux, le marché est bien
plus conséquent, à l’instar de l’Allemagne et du
Royaume-Uni où il est deux fois plus grand.
Qui
dit croissance, dit rapprochements et fusions "au plus haut" !
Nous avions donné quelques exemples de rapprochement au cours de
nos précédentes chroniques, mais nous pouvons rappeler la
fusion notable de l’année écoulée, celle qui a
donné naissance à Wavestone par l’absorption de Kurt
Salmon par Solucom.
Toutefois, au-delà de cette méga fusion pour le secteur,
bon nombre d’opérations sont passées sous le radar, tout
en étant la preuve d’un marché qui est très actif
: le rachat de Javelin Group par Accenture, l’acquisition de Lasce
Associates par Sopra/Steria, ou celle de Theia Partners par
Julhiet-SterWen, cette dernière opération
démontrant au passage qu’être un acteur issu d’un
rapprochement récent ne freine pas sa capacité à
continuer à performer et à croitre de manière
organique et externe (bravo !).
Qui
dit croissance dit recrutements "sous tension" :
En effet, partant du postulat que ce qui alimente la capacité
à croitre des cabinets de conseil est leur propre
capacité à répondre aux sollicitations du
marché, le corollaire de cela est que la plupart - pour ne pas
dire tous - des cabinets de conseil recrutent activement
aujourd’hui.
Pour Consut’in toujours l’effectif professionnel des consultants en
France est ainsi passé de 32 000 collaborateurs à 35 000
en 2016 soit 9% d’augmentation en un an.
Bien évidemment, cette augmentation concerne avant tout les
jeunes diplômés, mais l’effervescence qu’elle souligne
prouve que le marché est tendu et qu’une « Guerre des
Talents » existe bel et bien dans le conseil pour les profils de
consultants confirmés.
A ce titre, il est notable d’évoquer une différence
majeure entre le marché de l’emploi, au sens large, dans lequel
la majorité des DRH n’ont pas conscience de cette guerre des
talents et le conseil, où plus de 20% (seulement sic !) des DRH
en ont conscience et mettent en place des actions permettant de lutter
contre l’attrition des collaborateurs.
La
lutte « anti-churn » des consultants :
Ceux qui ont travaillé dans le secteur des
Télécoms m’excuseront pour cet anglicisme car il leur
sera des plus parlants. Pour les autres, la lutte « anti-churn
» repose sur l’ensemble des méthodes mises en place par
les opérateurs télécoms pour empêcher le
client « abonné » de passer à la
concurrence.
Cette image est parlante, car elle s’applique très bien aux
cabinets de conseil qui recherchent des techniques innovantes pour
fidéliser les collaborateurs et les empêcher de passer
à la concurrence. Techniques innovantes,
elles-mêmes« boostées » par la
nécessité de coller aux attentes des
générations X, Y ou Z qui ne se motivent pas comme les
précédentes.
A ce titre, si la rémunération demeure le principal
levier du changement il n’est plus, tant s’en faut, le seul.
2017 a
démarré sur les chapeaux de roues :
Croissance générique, fusions, recrutements sous tension,
tous les ingrédients semblent être réunis pour
annoncer une très belle année 2017 pour le secteur du
conseil.
Bien évidemment ces indicateurs "au vert " alimentent notre
enthousiasme, mais au-delà de cette lecture positive, des
inquiétudes macro-économiques existent( Brexit,
élection de Donald Trump, Daesh etc..) et sur le plan
micro-économiques les TJM ne progressent que très
faiblement, offrant peu de leviers aux cabinets de conseil sur les
rémunérations pouvant être proposées.
On le voit, de nombreux sujets à suivre sur les 12 prochains mois.
Belle année à vous tous !
Executivement vôtre !
Romain Berne
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