Fédéral
24 Nov 2005 FEACO Réunion
à Paris des principaux membres de la FEACO
A
l'invitation de Jean Luc Placet, Président de Syntec Conseil en
Management, les Représentants des Associations
Européennes de Conseil
en Management membres de la FEACO se sont réunis à Paris
sous la présidence
d'Antoine Beuve-Méry,
le nouveau
Président de la FEACO
C’est donc à Paris que Jean Luc
Placet devait recevoir les Représentants des divers membres de
la FEACO. Un déjeuner - débat devait ainsi être
ouvert par Antoine Beuve-Méry. Le nouveau Président
de la Feaco, après avoir mentionné son caractère
franco-belge, puisque d’origine française et installé en
Belgique où il officie notamment pour IBM, devait rappeler la
nature et le rôle de la FEACO : «C’est un regroupement d’Associations
nationales dont le rôle est d’être présent et actif
dans divers domaine... », rappelant à cette
occasion
«qu’une voix collective a plus
de voix », mais que son rôle était bien aussi
«de ne pas se substituer aux actions des associations locales».
Il devait alors rappeler les apports de l’Europe et observer que la
conjoncture n’était des meilleures: «la période est difficile... la
globalisation touche tout le monde. Il faut s’adapter plus vite et
là les consultants ont une obligation à s’adapter».
Suivait une présentation des chiffres de la FEACO les plus
importants
pour les sociétés de conseil européennes: «Depuis l’an dernier la croissance du
conseil en Europe est d’environ +3,7% pour un CA total
légèrement inférieur à 50 milliards
d’Euros... Donc sortie de la spirale négative. Les pays ayant la
meilleure croissance du conseil sont le Royaume Uni et l’Europe Centrale».
Dans ce dernier cas la forte croissance résulterait pour partie
d’un faible CA en valeur absolue. Ainsi: «les grands
marchés traditionnels pour le conseil seraient le Royaume Uni et
l’Allemagne avec 13 à 14 Md d’Euros, suivis de la France et de
l’Italie », la France n’atteignant qu’à peine
½ du CA généré par chacun des deux Leaders. Et sur ces chiffres il
conviendrait d’observer que les 20 plus grandes
sociétés de conseil en Europe généreraient
«près de 65% du CA total».
Antoine Beuve-Méry devait ensuite préciser les grandes
tendances pour ce marché du conseil européen : «La demande est devenue beaucoup plus
ciblée avec une exigence très nette pour un retour sur
investissement et plus d’engagement à la délivrance de
résultats et de prix fixés». Sur ce dernier
point les honoraires seraient «toujours
sous pression», même s'ils se seraient
stabilisés. Si les chiffres apparaissaient toutefois assez
encourageants Antoine Beuve-Méry concluait son intro par :
«On n’envisage pas de retour
à l’âge d’or de la fin des années 90».
Bertrand
Villeret
Tour de table des divers pays européens Antoine Beuve-Méry avant de passer la parole aux Membres du Comité Exécutif de la FEACO représentant les divers pays européens présents commentait brièvement les chiffres de l’évolution du marché du conseil pour la Belgique, et que nous résumons comme suivant : Belgique - Mode de repli - Reprise modeste - Stabilisation des prix - Existence d’un gros client : La Commission Européenne A noter que cette dernière institution pratiquerait des honoraires de l’ordre de 200 Euros par jour, qui ne se compareraient que difficilement avec des taux moyens de 560 à 600 Euros / J. Suivait donc la présentation des autres pays. Espagne Présentée par Gil Gidron, Partenaire d’Accenture Spain, Vice Président de la FEACO. Rappelons que Gil Gidron, de part ses anciennes fonction de Président de la FEACO est un des officiels ayant la meilleure vision globale des marchés du conseil. On le sait être très précis et avoir beaucoup de recul sur le sujet (cf Interview Gil Gidron en 2003) Avec humour Gil Gidron rappelait d’entrée que l’Espagne est un petit pays situé au nord de l’Afrique, et donnait une longue liste de commentaires sur ce marché qui est très dynamique. Résumé : - Marché compétitif - Croissance du conseil de 4 à 5 % avec une espérance de + 7% cette année - 40 % du marché occupé par le conseil en informatique et l’IT (Information Technology) - 30 % du marché concerné par l’Outsourcing - 85 % du conseil réalisé en Espagne, le reste (15 %) réalisé en Europe et en Amérique Latine le sud des USA (soit donc beaucoup plus que la France. NDLR) - 23 % du conseil dans le secteur financier - 50% du conseil dans le « Public » Gil Gidron concluait alors sur les tendances pour l’Espagne : - Concentration toujours en cours - Marché de cabinets multinationaux et de Niche Players - Acquisition des acteurs de dimension moyenne (Mid-Players) - Changements dans les habitudes : prise en compte plus grande de la valeur ajoutée - Acquisition de grands outils : ERP, CRM, HR - De plus en plus de diplômés d’origine espagnole Enfin il rappelait que si à une époque la tendance avait été à un repli dans l’évolution du marché et aux réductions budgétaires, la nouveauté aujourd’hui c’était l’apparition de tendances s’appuyant sur l’innovation et le savoir.
Allemagne Jörg Murmann, BDU présentait ensuite les particularités et les tendances pour l’Allemagne: - Deux années successives plutôt insatisfaisantes - Retour de la croissance - 12,3Milliard d’Euros de CA soit le second plus gros CA conseil en Europe - Place prépondérante prise par l’IT (Information Technolgy) - Des architectures orientées Services - Des solutions orientées stratégie et Business - Cost Saving, le mot à la mode, spécialement dans l’Est de l'Allemagne Pour les tendances elles seraient comme suivant : - Croissance de 3% attendue l’an prochain - Pourrait atteindre 5% si la croissance de l’économie est de retour Jörg Murmann devait confirmer le point de vue d’Antoine Beuve-Mery sur les croissances qui ne reviendraient plus : «The two digit growth rate is part of the past... ».
Slovénie Présentée par Janko Arah, Président de l’AMCOS, Association of Managing Consultants of Slovenia. Janko Arah était l’organisateur du Congrès annuel de la FEACO en 2003 à Lublijana ( Cf reportage sur Lublijana) et a réalisé en 2004-2005 une étude sur les marchés du conseil en Europe de l’Est (cf. Etude Janko Arah). Janko Arah, après avoir rappelé son Etude sur les Pays de l’Est, pour laquelle il indique ne pas avoir forcément tous les chiffres pour toutes les Régions, précise que si 97% de l’activité conseil est réalisée à l’Ouest de l’Europe et seulement 3% à l’Est, la croissance est passée l’Est où elle est maintenant à deux digits! Il propose ensuite une vision synthétique des marchés de l’Europe de l’Est inspirée par le marché Slovène: - Forte croissance économique - Attractif pour les technologies et les capitaux occidentaux - Nearshoring : lieu d’Outsourcing de l’Ouest vers l’Est. Ex : la facturation (Invoicing) - Lieu de transfert de la R&D occidentale - Ticket d’Entrée pas trop élevé - Ne peut lutter avec la Chine ou l’Inde pour les salaires - Compétitive dans la maîtrise des langues - Un marché du conseil qui s’est significativement développé - Des honoraires qui restent modestes : de 100 Euros/ J en Bulgarie à 850 - 1000 Euros pour certains D’où une conclusion optimiste : «Nous avons des partenaires locaux et des clients fiables». Il observe d’autre part certaines tendances fortes: «à la privatisation, au développement de la stratégie et de l’Outsourcing qui deviennent des moteurs du développement industriel». Enfin une tendance déjà constatée à l’Ouest : «la demande des clients pour de l’implémentation».
Grèce Présentée par Laura Arsenis, Vice Présidente de SESMA, la Fédération Hellénique des Sociétés de Conseil en Management, qui en Octobre 2004 a organisée le dernier congrès de la FEACO (Cf. Athènes 2004) Rappelons pour mémoire que SESMA était en 2004 l’organisateur du Congrès annuel de la FEACO à Athènes. Alors que les jeux Olympiques venaient tout juste de s’achever, les consultants grecs estimaient que l’année 2005 serait à priori difficile en raison de deux facteurs conjugués qu’il savaient anticipé mais contre lesquels il était assez difficile de lutter momentannément : le fort déficit public de la Grèce résultant pour partie de l’organisation des JO qui avaient engloutis des budgets importants en équipement ; de même que l’arrêt concomitant des subventions de l’Union Européenne en appuis des jeux et sur lesquels les cabinets helléniques s’étaient très largement appuyés pour contribuer à l’organisation des JO dans lesquels ils avaient une responsabilité importante, toute à leur honneur. Aussi il n’était pas attendu de résultats mirobolants pour 2005 pour la Grèce qui jusque là était sur un Trend positif avec une année 2004 exceptionnelle. Résumé de l’intervention : - Un marché difficile - Des Grands cabinets qui vont bien - Des cabinets orientés « Business solution » vont bien : PwC, KPMG - Des cabinets de taille moyenne (Medium Sized) qui vont bien, notamment grâce à TACIS, en Turquie, dans le Sud jusqu’en ’Egypte - Ceux qui exportent du conseil vont bien - Stagnation toutefois Des éléments d’interprétation sont évoqués : - Changement de Gouvernement et manque de concensus - Petites structures n’allant pas bien (2/3 des membres de SESMA) - Conduit à des fusions ou des alliances - Stagnation du secteur public En conclusion Madame Arsenis donne le ton de la position de la Fédération Hellenique : «nous exhortons les consultants à exporter et investir le secteur privé». Hongrie Présentée par Monsieur György Gonda, Le Président de VTMSZ, la Fédération Hongroise des Sociétés de Conseil en Management, Monsieur Le marché hongrois du conseil est en plein développement. Toutefois il reste modeste avec seulement 225 Millions d’Euros l’an dernier pour les membres de la fédération hongroise. On est loin des 25 Milliards du Royaume Uni et de l’Allemagne cumulés (facteur 100 ! ). Cependant ce marché hongrois est très courtisé par les diverses associations de consultants ayant pignon sur rue dans le monde, car la Hongrie est un des Pays de l’Est des plus dynamiques et un pays qui a su maintenir ses réseaux d’influence économique dans les Pays de l’Est et le Moyen Orient. Résumé : - La Hongrie a rejoint la FEACO en 1995 - CA conseil ~ 225 M Euros - 500 sociétés enregistrées - Marché dominé par les grandes sociétés et les sociétés de taille moyenne - Secteur public prépondérant - Croissance : +2% l’an dernier - Marché porté par les secteurs productifs : Chimie, Banque-Assurance - Secteurs en croissance : conseil opérationnel, réduction des coûts, Outsourcing - Secteurs en repli : Stratégie, IT (bien que secteur au sommet) République Tchèque Présentée par Monsieur Yaroslav Kopta, Président du Conseil Supérieur de l’APP, l’Association for Consulting to Business hongroise. Résumé : - CA conseil de 400 ME - Un marché conseil en croissance, en cohérence avec la croissance du marché - Un marché conseil caractérisé par de grands cabinets servant de grandes sociétés et de petites structures au service des PME - Une envolée du secteur Energie et de l’Outsourcing Optimisme pour les 6 années qui viennent, c’est à dire jusqu’en 2013, mais qui vont être déterminantes France Devait suivre une longue et très précise description du marché du conseil français par Jean Luc Placet, dont on connaît la verve et l’engouement.Un marché qu’il connaît bien et qui, en accord avec ses prédictions, est plutôt bien reparti l’an dernier et devrait certainement encore améliorer ses performances cette année, malgré les difficultés conjoncturelles que traverse la France, lesquelles n’ont pas d’impact direct sur le Business conseil, si ce n’est dans une grande hétérogénéité quant à la réussite des diverses structures et une réelle nécessité de mise en place par les cabinets d’un Marketing ingénieux. - Une France 3ème du marché conseil en Europe avec selon les années de 4 à 6 Md E de CA (5,9 selon les chiffres Syntec- FEACO pour 2004) - Régression de 2001 à 2003 - Hausse sensible en 2004, année du renouveau, avec une croissance du CA supérieure au PNB - Un marché en croissance : 5 % Sur ce point Jean Luc Placet n’hésitait pas à dire : «On peut annoncer une hausse supérieure à 5% en 2005, donc assez optimiste avec des nuances, et un 2006 qui se présente pas mal». - Une toute petite profession avec 23-25 000 salariés à comparer avec une informatique qui compte ~ 3 - 500 000 personnes en France «Donc on est un petit monde que j’ai l’honneur de présider, très recentré, 15% de Grandes Ecoles, et concentré ou en cours de concentration... Ainsi les 5 anciennes premières sociétés ne sont plus premières. Aujourd’hui on trouve des maisons comme Cap Gemini, Ineum ou Accenture... Les autres ont disparu. Il existe cependant un conseil identitaire dont je fais partie, de nouveaux qui vont se créer... les poids relatifs sont à l’avantage des gros. Mais on a vu une restructuration des entreprises individualistes et un véritable travail en réseau. Demain les cabinets conseil vont être des ensembliers : réseau amont, réseau aval, etc... la FEACO est un réel support à ce réseautage». - Un marché français qui reprend - Accélération dans les Prestations de Services : RH... - Concentration - Apparition de nouveaux "Grands" dans la Prestation de Services et l’Informatique - Présence des Américains en stratégie - Un marché où les "Tailles moyennes" ont mieux résisté que les grands de la Com’ et de l’Info Conclusions Pour conclure le déjeûner suivait, avant les questions de la salle, une présentation par Antoine Beuve-Méry d’un "Programme d’Action" de la FEACO: - Intensifier les échanges - Promouvoir l’image du conseil - Assister les nouveaux entrants pour éviter les écueil - Continuer activement le programme de conférences - Prépare le congrès de Budapest pour adresser les nouveautés qui apparaissent et construire les réseaux entre petites entreprises (aujourd’hui 20 sociétés couvrent 56% du marché européen), d’où l’opportunité du Networking - Regrouper les partenaires pour avoir un poids suffisant dans le cadre du Lobbying européen. Un groupe qui a vu le jour en sept -octobre et qui a été porté sur les fonds baptismaux est là pour cela. - Développer le Networking : création de deux événements par an : un au printemps et le colloque annuel. DAns le cadre des nombreuses questions de la salle qui devaient suivre, étaient évoqués les cas de "frittages" encore fréquents dans l’informatique, pour reprendre une expression bien bruxelloise, et devait être posée la question des Shortfall ou encore des Shortages, c’est à dire celle de la pénurie de talents et la difficulté à recruter et retenir les consultants. Un sujet déjà problématique pour le Conseil et qui risque d’être de premier ordre dans les années à venir. A la question presque finale de ConsultingNewsLine sur un éventuel risque de dérive à la sous-traitance entre «Tier 1 et Tier 2 dans le conseil», comme cela est déjà le cas ailleurs, Antoine Beuve Méry devait répondre par : « non, le conseil ne devrait pas se stratifier ». Bref : du "boulot sur la planche" pour les nombreux membres de la FEACO et son nouveau Président Antoine Beuve-Méry.
Ce bien agréable "Déjeuner des Chefs " devait se terminer par quelques mots de Jean Luc Placet et l’annonce du prochain rendez-vous très important de la FEACO : Le traditionnel Congrès Annuel Européen qui après Lublijiana 2003 et Athènes 2004 devrait avoir lieu, c’est maintenant officiel en Novembre 2006 à Budapest... A bientôt Rédacteur en chef, ConsultingNewsLine
Source:
Rapport FEACO Bruxelles 2005 (Chiffres au 31
décembre 2004)
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C'est donc à
l'invitation de Jean Luc Placet, Président de Syntec Conseil en
Management que devaient se réunir à Paris les membres du
Comité exécutif de la FEACO
Antoine
Beuve-Méry, Belgique, Président de la FEACO décrit
le marché belge: «Une
reprise modeste, une stabilisation des prix. Un gros client, la
commission Européenne».
Gil GIdron, Espagne,
Président de l'AEC, Vice Président et Président
d'honneur de la FEACO: «Today
consulting is done 85% inside the
country, the rest in Europe, Latin America and south of USA. Mid
Players are being acquired. The new things are
: innovation & knowledge».
Jörg
Murmann, Allemagne, Secrétaire général adjoint de
la BDU: «After 2 rather
unsatisfactory years, growth is back. + 3% is expected next year, 5
might be realized... but 2 digit growth rates is part of the past ».
Janko
Arah, Slovénie, Président de l'AMCOS: «I am optimistic. Slovenia is a place with
relayable
local partners and local clients, where you can outsource. It can
compete in languages and the entry ticket is not too hight »
Laura arsenis,
Grèce, Vice Présidente de SESMA: «We have a difficult market. Large
consultancies and medium sized are doing well... small dont. We
observe a public sector stagnation. Sesma is trying to urge to
export and move to private sector»
Dr György Gonda,
Hongrie, Président de la VTMSZH: «A market dominated by big and medium sized
companies. A public sector leading an economy where
Chemistry, Banking and Insurances are first. Operational, cost cutting
consulting and outsourcing are up, strategy and IT down»
Yaroslav Kopta,
République Tchèque, Président du Conseil
supérieur de l'APP: «Un
marché
conseil en croissance, en cohérence avec la croissance du
marché»....
Jean Luc PLacet, France, Président de Syntec Conseil en Management: «On
peut annoncer pour la France une hausse
supérieure à 5% en 2005, donc
assez optimiste avec des nuances, et un 2006 qui se présente pas
mal»....
Images: B. Villeret, Quantorg 2005
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