Fédéral
juin 2007
Interview : Dominique Rivière, Président de l'OPQFC
Dominique
Rivière est le fondateur du cabinet Rivière Consult et
Associés. Il est aussi depuis 2007 le Président de
l’OPQFC, organisme de qualification qui regroupe l’OPQCM (Conseil en
Management) et l’OPQF (Formation)
Dominique Rivière vous
êtes le fondateur du cabinet Rivière que vous dirigez et
le nouveau Président de l’OPQFC. Certains lecteurs ne vous
connaissent pas encore, peut-on rappeler l’enchaînement
d’événements qui vous amène aujourd’hui à
ces multiples responsabilités?
Dominique Rivière :
Sup de Co Rouen, mes origines sont en fait dans le sud et c’est
à Béziers que j’ai fondé en 1978 un cabinet, Vini
Consult, afin d’apporter un support stratégique au secteur
viticole. Le cabinet s’est alors bien développé dans les
marchés intermédiaires. Aujourd’hui j’enseigne une
initiation au conseil pour le Middle Market à l’ESSEC et le
cabinet, devenu Rivière Consult Associés, emploie 73
personnes, 80 en fin d’année, avec un bureau avenue de la
République à Montpellier (30 personnes) et 2 bureaux
à Paris (La Madeleine et Bibliothèque nationale) Notre
cabinet, membre de Syntec Management, s’est spécialisé
dans l’organisation, le management du changement, le management des
hommes et la recherche de partenaires. Nous sommes à ce titre
qualifié OPQCM en Stratégie, Recrutement, RH et
Finances.
L’OPQCM, le mot est
prononcé, il s’agit là de l’organisme de qualification
dont vous êtes récemment devenu le Président. Vous
êtes aussi le nouveau Président de l’OPQFC. Peut-on
clarifier ces termes pour ceux de nos lecteurs qui ne les
connaîtraient pas?
Dominique Rivière :
l’OPQCM est un Office Professionnel de Qualification des Conseil en
Management, fondé en 1979 par CICF et Syntec sous l’impulsion du
Ministère de l’Industrie ; Il s’agit d’un organisme de
qualification indépendant régi par la loi de 1901 et
spécifique aux cabinets conseil. Son rôle est d’attester
de leur professionnalisme tout en s’assurant qu’ils ont
bien les compétences qu’ils revendiquent dans certains domaines
de qualification, dont le nombre est passé récemment de
15 à 17 suite à la création des domaines
«Conseil en formation» et «Achats».
1
|
Stratégie et Politique
d’entreprise |
2
|
Marketing et Commercial |
3
|
Production et Logistique |
4
|
Ressources Humaines |
5
|
Systèmes
d’Information- Télécom |
6
|
Technologie |
7
|
Finances - Audit - Gestion
des Risques |
8
|
Management de Projets |
9
|
Généraliste
PME-PMI |
10
|
Management
intégré |
11
|
Communication, Relations
publiques |
12
|
Etudes de marché |
13
|
Recrutement |
14
|
Ergonomie |
15
|
Accompagnement à
l’international |
16
|
Conseil en formation |
17
|
Achats |
Source : OPQCM 2007
L’OPQF est son équivalent pour les organismes de formation.
L’OPQFC est la structure juridique qui regroupe ces deux organismes de
qualification.
l’OPQFC représente
combien de structures qualifiées ?
Dominique Rivière : l’OPQCM
compte 500 cabinets qualifiés, réalisant 1,5 milliards
d’Euros d’activité conseil. L’OPQF, pour sa part, comprend
720 structures de formation qualifiées ; par structure de
conseil et de formation il faut entendre « entreprise » et
non personne physique au sens propre. Notre annuaire commun est
fortement demandé, notamment par les acheteurs de formation. A
partir du guide ou de notre site Internet il est possible
d’identifier telle ou telle structure en fonction de la
compétence recherchée et être, ainsi,
assuré de son professionnalisme.
Quels sont les cabinets qui font
appel à la qualification ?
Dominique Rivière : Toutes
sortes de cabinets du plus petit jusqu'aux plus importants comme par
exemple Ineum, BIPE, Bearing Point, la CEGOS...pour le conseil.
Accenture, le plus important, est qualifié sur 9 des 17
domaines proposés. Il convient toutefois de relativiser puisque
le cabinet qualifié moyen représente une entité
d’environ 4 consultants avec 2 domaines de qualification. Notre
activité, au delà de certains a priori, n’a rien à
voir avec celle d’un syndicat professionnel dont la vocation est de
défendre les intérêts économiques et sociaux
de la profession. De plus, Syntec Management et ses 70 cabinets
couvrent 50% du CA français (~ 5 Md Euros), alors
que, pour notre part, nos 500 cabinets qualifiés
représentent 1,5Md Euros .Reconnaissance du professionnalisme
des cabinets conseil d’un coté, défense des
intérêts de la profession de l’autre, avec des volumes
différents, vous voyez bien que nous ne travaillons ni sur
le même registre, ni dans la même cour.
Comment est structuré
l’OPQFC (Formation et conseil) et quel en est la gouvernance?
Dominique Rivière : Comme
je vous l’ai déjà indiqué l’OPQFC comprend
deux comités, l’OPQCM d’une part, l’OPQF d’autre
part, pilotés par un Conseil d’administration commun. L’OPQCM,
dédié au conseil, est le plus ancien des deux
comités .Il été fondé par Syntec et Cicf en
1979 et à partir de 1991 activement soutenu par le
Ministère de l’Industrie. Le comité de qualification
OPQCM détermine sa propre stratégie sur le secteur du
conseil et est l’instance qui délivre les qualifications
relevant strictement de son ressort. On y trouve des
représentants des professionnels, comme par exemple le groupe
LOWENDAL pour le syndicat SYNCOST, l’UFARCO (union des associations
régionales de cabinets conseil), la CICF…des
représentants de Clients comme l’EDF…et enfin un
représentant de l’Etat. Le comité OPQF a la même
vocation et la même organisation que l’OPQCM mais à
l’inverse est exclusivement dédié à la formation
professionnelle continue. Le Conseil d’Administration de l’OPQFC que je
préside, enfin, coiffe les deux comités pour veiller
à la cohérence de l’ensemble du dispositif et assurer la
gestion des ressources humaines, techniques et financières mises
en commun. C’est là que siègent les membres fondateurs
comme la CICF, la FFP, SYNTEC. Ce dernier nous ayant quitté, il
y a un an, la présidence qui m’a été
confiée l’est à titre personnel et non en tant que
représentant de SYNTEC, bien que j’en sois membre. Le
cabinet Rivière est qualifié OPQCM depuis 15 ans et
depuis lors j’ai assuré la fonction de
Délégué Régional OPQCM de Midi
Pyrénées - Languedoc - Roussillon.
Quels sont les moyens
opérationnels de l’OPQFC (Formation et Conseil)?
Dominique Rivière :
Nos ressources financières proviennent presque exclusivement des
frais associés à la qualification, l’office, et depuis
fort longtemps, n’étant plus subventionné. L’ensemble de
l’activité propre à la qualification
est assuré par près de 100 personnes,
représentants du conseil et de la formation, en tant
qu’instructeurs et qualificateurs. La gestion quotidienne et la
communication sont assurées par 6 permanents. Bien entendu nous
disposons d’outils informatiques particulièrement performants et
d’un site Internet où est accessible toute l’information
nécessaire sur nos qualifications et l’annuaire des
qualifiés OPQCM et OPQF.
Peut-on avant d’aborder les
sujets concernant les aspects stratégiques de l’office et
l’avenir des qualifications au niveau international, entrer dans le
détail du processus actuel de qualification qui n’est pas
toujours connu par les 5 à 10 000 cabinets de tous types qui
travaillent en France?
Dominique Rivière :
Absolument. D’emblée je dirais que nous qualifions les
entreprises et non pas les individus comme c’est le cas dans le
système anglo-saxon. Cette qualification concerne une aptitude
basée sur des résultats tangibles acquis en
clientèle. On n’est donc pas sur l’organisation d’un cabinet
qui peut faire l’objet par ailleurs d’une certification ISO 9000.
ISO c’est la mise en œuvre, nous c’est le résultat. On qualifie
donc l’entreprise sur des résultats attestant de sa
capacité à faire et de sa compétence sur un ou
plusieurs des 17 domaines pour lesquels le cabinet revendique une
qualification.. Alors bien sûr s’il s’agit d’un individu en
profession libérale cela revient un peu à qualifier
l’individu, mais ce n’est pas le but recherché. D’autre part, le
savoir-faire reposant plus particulièrement sur certains
individus, on peut être amené à perdre une
qualification lorsqu’une ou plusieurs personnes quittent le cabinet.
Mais à ces restrictions près il s’agit actuellement d’une
qualification d’entreprises. Cette nuance entre structure et individu
devrait faire l’objet d’une étude approfondie dans les mois qui
viennent car la globalisation des marchés nous oblige
à affiner notre positionnement.
Quels sont les critères
d’admission et que délivrez-vous au bout du compte ?
Dominique Rivière : Il
y a eu récemment une évolution du processus de
qualification grâce notamment à un travail conjoint avec
l’AFNOR et l’apparition d’une norme. Cette norme, entre autres, nous
évite aujourd’hui l’usage de critères d’entrée
discriminants tels que le CA ou l’ancienneté, ce qui nous permet
aussi de travailler en cohérence avec les règles du droit
européen. Donc tout cabinet, quelle que soit son
ancienneté et son montant d’activité, peut, à son
initiative, solliciter l’Office pour obtenir une qualification sur un
ou plusieurs domaines de compétences. Ancienneté et CA
restent bien sûr des paramètres pour un dossier
donné : l’ancienneté est un élément
qualifiant de la compétence et le chiffre d’affaires une
preuve de l’activité. Ce qui détermine deux types de
qualification : une qualification « probatoire », valable
1 an renouvelable 1 fois pour les cabinets ayant moins de 2 ans
d’activité et une qualification régulière
professionnelle au dessus de 2 ans d’activité laquelle est
valable 3 ans sous réserve d’une mise à jour documentaire
annuelle. Dès que la qualification est accordée il est
délivré un certificat et la structure est
intégrée à la base de données consultable
sur Internet à www.opcqcm.com et www.opqf.com, ce qui permet aux
acheteurs d’identifier des fournisseurs potentiels, d’en
apprécier la qualification et de sécuriser leur acte
d’achat d’une prestation, notamment dans le cadre des marchés
publics. Les frais d’accès à la qualification sont
relativement modiques et proportionnés à
l’activité, avec un plafond de la partie variable.
Dans la pratique comment cela se
déroule-t-il ?
Dominique Rivière :
Il y a, pour simplifier, une phase d’étude du dossier comportant
la vérification administrative par nos services. Dans cette
phase sont pris en compte de nombreux paramètres :
ancienneté, CA significatif sur l’activité
qualifiée, preuve de missions, CV des consultants, justificatifs
légaux et administratifs ... puis on passe à une
phase d’instruction via une Commission d’instruction qui
élabore, après délibération, une «
proposition pour avis », laquelle est transmise au Comité
de qualification. La Commission d’instruction est composée d’une
quinzaine d’instructeurs, ou plus selon l’OPQCM ou l’OPQF, issus de la
profession et qui sont soumis à une éthique très
stricte : confidentialité, absence de conflits
d’intérêts... Le Comité de qualification est quant
à lui composé de représentants de
prestataires, de clients et de l’Etat, appelés qualificateurs.
Quels sont globalement les
éléments qui vous permettent de qualifier un cabinet?
Dominique Rivière : Au
delà de la signature, par le postulant, d’un engagement formel
à respecter le code de conduite professionnelle
élaboré par l’office, les critères
d’appréciation sont de 3 ordres : 1) la pérennité
financière, 2) l’adéquation des moyens aux prestations
délivrées, 3) la satisfaction des clients. Pour la
pérennité financière on s’assure de la fourniture
des éléments administratifs et juridiques requis tels que
le bilan comptable, la copie de la souscription d’une
responsabilité civile professionnelle... Pour
l’adéquation des moyens on prend en compte les ressources
techniques, financières à nouveau, et, bien sûr les
ressources humaines. Ceci requiert l’intervention de nombreux
intervenants extérieurs (instructeurs dont le recrutement est
soumis à une procédure rigoureuse) qui sont bien
sûr des consultants eux-mêmes qualifiés. Les
CV, des rencontres avec les consultants, des éléments de
missions sont alors analysés. Divers labels ou certifications
ISO
apportent un complément qualitatif qui peut être le
bienvenu. Pour le 3ème et dernier point, la satisfaction client
est là aussi appréciée à travers un certain
nombre de pièces : études de satisfaction, à
nouveau l’ISO peut apporter un plus, questionnaire type à
adresser à ses clients, liste et description des principales
missions sur les 2 dernières années
écoulées, celles en cours... Ce troisième point
est délicat mais très important puisque c’est sur cette
base que l’on peut démontrer que le cabinet a une réelle
compétence dans son domaine, et, qui répond aux besoins
de ses clients. Là, le travail réalisé avec
l’AFNOR nous est d’une aide précieuse et nous a permis
d’améliorer nos procédures : examen de la liste des
principaux clients, appel de ces clients, visites auprès des
dirigeants et des salariés. Dès lors on comprend que
l’instructeur doive être un expert avéré dans
le ou les domaines de qualification concernés et disposer
d’une large expérience. Il étudie
l’intégralité du dossier et c’est lui qui le
présente en Commission d’instruction ; celle-ci rend un avis
favorable ou non. Seul l’avis favorable permet la soutenance
auprès du Comité de Qualification.
Peut-on être
ajourné à ce stade ?
Dominique Rivière : Bien
sûr et quelque part c’est très structurant pour le cabinet
qui peut revoir sa copie. Si sur un domaine le postulant ne peut
prouver son professionnalisme, notre système, qui repose sur la
collégialité et sur des preuves documentées
d’un fort savoir-faire terrain, ne laissera pas passer le dossier. Il
existe toutefois une instance d’appel qui permet de réexaminer
un dossier si le postulant en fait une demande
justifiée et documentée
Listons si vous me le permettez
quelques inconvénients qui pourraient être liés
à une telle procédure. N’oblige-t-on pas les cabinets
à faire leurs preuves sur un domaine alors qu’ils n’avaient pas
toutes compétences lors des missions dont ils ont
témoigné pour la qualification ? D’autre part, peut-on
leurrer la Commission, notamment si le cabinet a une large palette
d’activité? Enfin, n’y a-t-il pas un risque «
à trop dévoiler » de perte de
confidentialité sur les missions, on pense notamment à la
qualification en stratégie?
Dominique Rivière :
pour le dernier point je dirais que préalablement à leur
prise de fonction les instructeurs et qualificateurs adhèrent
à un code de déontologie très strict incluant une
clause de confidentialité. On évite ainsi les conflits
d’intérêts qui sont aisés à identifier. Pour
ce qui concerne le risque d’un leurre, je dirais que nos instructeurs
sont des professionnels du conseil confirmés dans leurs domaines
et que l’on a cette norme AFNOR qui encadre bien les lignes de nos
modus operandi. Enfin, pour ce qui est des missions, un cabinet dont on
démontrerait « qu’il y est allé » sans
compétences se discréditerait de fait. Rien n’interdit
d’avoir embauché ou passé des alliances avec d’autres
experts afin de servir au mieux un client sur un domaine qui
était nouveau à l’époque pour le cabinet et cela
doit se voir dans le dossier. Enfin aujourd’hui nous donnons toute sa
dimension à l’évaluation de l’avis des clients. Cela va
jusqu'à la prise en compte des plaintes qui nous sont parfois
adressées. Ce type de récrimination devient
récurrente dans certains domaines comme les RH- Recrutement
surtout depuis que la HALDE à été crée. On
reçoit quelques 10 lettres de réclamation par an.
Les autres certificats tels que
ISO 9000, Label Syntec Conseil en Management sont-ils un plus?
Dominique Rivière :
Certifications, qualifications… sont sur des champs
complémentaires et constituent une preuve apportée par un
tiers certifiant ou qualifiant de la véracité de la
promesse faite par l’entreprise. Les uns s’occupent uniquement des
procédures, les autres des résultats obtenus. A l’avenir
et si on regarde ce qui se passe dans d’autres pays, il y aura une
interpénétration des domaines ci-dessus avec des
évolutions permettant de bien adapter les certifications
découlant des normes aux spécificités des
métiers.
Ce qui nous amène aux
développements actuels et à l’esquisse de ce que pourrait
être l’avenir...
Dominique Rivière : Premier
élément, nous avons sollicité le COFRAC afin
d’être accrédités et ce point est en bonne voie.
C’est un peu un Scoop. Ainsi,
la norme AFNOR et l’accréditation
COFRAC devraient achever de démontrer que la façon dont
travaille l’OPQFC est sérieuse. Mais tout ne va pas se figer sur
cette accréditation ; bien au contraire, l’environnement
international et européen nous oblige à ouvrir de
nombreux chantiers. Avant ma nomination j’avais proposé à
Yann Houdent, précédent Président de l’OPQFC, de
réaliser un profond travail de réflexion
stratégique. Ce travail n’est pas facile, la tâche est
immense ; il va falloir à nouveau mettre tous les gens autour de
la table : professionnels, syndicats... Notre métier et son
offre restent encore peu visibles et encore moins transparents. Je
compte, qu’à travers la qualification, la profession s’interroge
non seulement au niveau des clients , mais à tous les niveaux et
sur tous les aspects : le client (vers plus de garantie), le
marché national (part réservée sur les appels
d’offres publiques aux PME), international (certificats reconnus
dans le monde entier), au niveau européen (où de
nombreuses professions voient leur environnement être
recadré, on pense notamment aux professions à ordre et
aux conseils de l’ordre, à la formation où l’on voit les
jeunes diplômés entrer dans un cadre défini par
l’Europe) .... Cadres et conditions de travail, aspects juridiques de
la profession, interférences professionnelles, on pense
notamment aux avocats ..., autant de menaces et d’opportunités
qui vont toucher rapidement les cabinets, et ce, quelle qu’en soit leur
taille. Essayons sur ces sujets et tous ensembles d’être clairs
et lisibles, quitte à remettre des principes en cause afin de
clarifier le marché.
Concrètement cela devrait
déboucher sur quels chantiers?
Dominique Rivière : Je
citerais 3 axes de travail : 1) un travail sur la visibilité
où nous n’en sommes qu’au début par rapport à nos
publics naturels ( clients , prestataires , nouveaux entrants ,
syndicats professionnels , pouvoirs publics, ) ; 2) un travail pour
esquisser ce que pourrait être un organisme d’arbitrage (il
existe des divergences entre professionnels,- c’est le cas par exemple
avec les avocats-, il y a également un besoin d’arbitrage de
fonctionnement- notamment sur les appels d’offres-) ; 3) enfin la prise
en compte de l’Europe et l’International : comment s’ouvrir au monde
dès lors que de plus en plus de clients nous entraînent
loin de nos bases.
Sur ce dernier point on voit
dans les congrès à l’Est de nombreux européens
arborer des certificats et autres logos CMC, ICMCI sur leurs cartes de
visite et les mêmes nous indiquer que leur pays n’a pas souhaiter
entrer dans un cycle généralisé de certification
avec de tels organismes... que peut-on en dire?
Dominique Rivière : Par
rapport à certains organismes à vocation commerciale,
notamment anglo-saxons que vous citez, on peut dire qu’à l’OPQCM
(association de loi 1901) nous avons une légitimité, une
ancienneté (28 ans), un cadre (norme AFNOR), une
accréditation en cours (COFRAC), de nombreux membres 500 + 720
à l’OPQF ; Mais face à l’Europe il faut que nous y
allions tous ensemble, sinon on risque de le regretter. Ce ne doit pas
être une bataille de labels entre nous. Vous citez les Pays de
l’Est mais prenez l’Italie on y voit des consultants certifiés
ICW, CMC, IMCO...[on a du mal à retenir tous les sigles].
Vous parlez dans votre point
numéro 2 d’un organise d’arbitrage. Devra-t-on aller
jusqu'à un ordre professionnel. Dans le Coaching les praticiens
semblent y être sensibles ?
Dominique Rivière :
Vous connaissez la soif de liberté des consultants, leur
capacité à inventer des produits nouveaux, aussi sur la
forme cela ne risque pas de se produire, mais sur le fond la question
se pose car avec l’Europe on risque bien de voir apparaître ce
type de dispositions, d’autant que les tribunaux européens vont
à terme aligner leurs jurisprudences. Les métiers
complexes et peu encadrés vont devenir à risques.
Maintenant force est de constater que les pratiques des divers pays
sont très différentes. Nous, on qualifie des groupes
d’hommes alors que les anglais qualifient des individus. Il y a
quelques années j’aurais donné raison aux anglais. Etre
qualifié personnellement permet de vous installer. Et là
l’existence d’un ordre professionnel semble justifiée. En
aura-t-on la maturité ? Le débat n’est pas
tranché, et celui-ci reste en toile de fond au niveau
européen. Il y a à ce niveau une réflexion
à mener : formation, qualification, qualification des cabinets,
certification de la qualification... Et là on ne peut s’exclure
du débat par une absence, par des divergences intestines ou
encore un manque de vision. Le problème de la qualité du
conseil se pose aussi autour de la personne.
Pour répondre à
votre point 3 concernant l’Europe et l’international une idée
qui vient à l’esprit serait peut-être de prendre
l’initiative de lancer un comité ISO via l’AFNOR comme cela a
été fait dans le passé avec l’ISO 14000
(Système de Management Environnemental) et plus récemment
l’ISO 26000 (Responsabilité sociale) ? Cela aurait l’avantage de
donner l’initiative à la France et de fixer à terme un
cadre international pour les qualifications?
Dominique Rivière :
Certainement, toute la profession a besoin de se mettre derrière
les travaux que nous avons engagés avec l’AFNOR et l’on peut
tenter de l’étendre au niveau Européen et plus. S’il faut
un organisme on peut le reconstruire ensemble mais en respectant le
chemin qui a été fait. La qualification certifiée
c’est très bien. Ce n’est pas suffisant. On doit aller de
l’avant.
En conclusion que peut-on
avancer?
Dominique Rivière :
Le gros chantier pour nous c’est que les cabinets qualifiés
OPQCM défendent le point de vue de la qualification !
Communiquer et fixer le contenu de la Com’. Il faut que la profession
à travers la qualification s’interroge à tous les
niveaux. Il convient d’éviter que d’autres parlent à
notre place, il faut donc être dans les organismes. A
l’OPQCM il y a une vraie culture que l’on peut exploiter, autour des
acquis : Qualification, Norme AFNOR, Accréditation COFRAC. Un
point important c’est de trouver les clefs pour que chacun se sente
à l’aise autour de la qualification. Les petits cabinets je sais
ce que c’est pour l’avoir été, je connais aussi les
écoles élitistes, j’en sors et y enseigne, ainsi que les
responsabilités fédérales. Ce qui me permet de
dire qu’il faut trouver des dénominateurs communs. Il faut
trouver les clefs pour que chacun se sente à l’aise autour de la
qualification, qu’il n’y ait plus d’ignorance de la concurrence
internationale, des normes, des autres professions. Il faut être
efficace, sans état d’âme, développer des
idées. Savoir communiquer et parler d’une seule voix.
Aujourd’hui la bataille est a minima, pour nous, au niveau
européen. Il faut être armé pour partir à la
guerre...
Propos recueillis par Bertrand
Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine
Pour
info :
Crédit photo : Rivière Consult & Associés 2007
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