L'invité
de la rédaction
>> Mai 2004
Interview de Vincent Mercier,
Managing Partner de Roland
Berger Paris
Roland
Berger Strategy Consultants est le seul grand cabinet international
d’origine européenne. Au moment où la croissance mondiale
revient mais où l’Europe qui s’élargit perd
inexorablement tout leadership économique, il nous a
semblé opportun de recueillir le point de vue de ce cabinet de
conseil en stratégie dont l’origine allemande en fait un
témoin privilégié de l’époque actuelle.
Roland Berger fonde en
Allemagne son cabinet en 1967.
Très présent dés le départ dans
l’industrie, la grande distribution, les transports et le tourisme ce
cabinet aux parfums de vieille Europe s’est taillé une belle
réputation dans les domaines des restructurations, des
transformations et de l’amélioration des opérations.
Depuis 1967 le temps a passé et, quelques crises
économiques et pétrolières plus tard, force
est de constater que le développement de Roland Berger fait aujourd’hui
figure de cas d’école : avec 34 bureaux dans 24 pays et
plus de 1700 collaborateurs, Roland
Berger Strategy Consultants est devenu le « seul »
cabinet international de conseil en stratégie d’origine
européenne ; et ce, dans le peloton de tête, soit encore
en 5ème place mondiale, 3ème place européenne et
4ème en France parmi les McKinsey,
BCG, A.T. Kearney et autres Bain & Co... Affichant un CA de
526 ME, Roland Berger peut
aujourd’hui se targuer d’avoir un CA per capita qui avoisine les 2
Millions de francs ... et de présenter une croissance, +
18 % entre 1995 et 2002, qui dépasse de loin celle du
marché sur cette période (+10%). On comprend mieux
dés lors que sa récurrence en clientèle
(Rebooking) soit de 78% et que tout avis conjoncturel qui émane
de la maison bavaroise soit considéré par les
média avec le plus grand respect. Implanté à Paris
depuis 1990 avec un effectif de 130 personnes dont 100
consultants pour un CA proche de 31 Millions d’Euros, Roland Berger Strategy Consultants se
devait d’être notre conseiller à la veille de
l’élargissement européen. Une visite avenue Georges V
s’imposait donc. Interview de Vincent Mercier, le Managing Partner du
bureau parisien depuis août 2003.
Vincent Mercier, Roland
Berger, dont vous dirigez le bureau parisien, est certainement un des
cabinets conseil en stratégie de la place les moins connus du
grand public. Peut-on en dresser les contours ?
Vincent Mercier : Dans
le groupe des cabinets de conseil en stratégie leaders nous
sommes un peu les « Européens de la bande ». McKinsey, ATK, Bain etc..
sont tous anglo-saxons. Roland
Berger est une véritable entreprise
multi-culturelle. Quand on se retrouve à Munich il y a les
anglais, les russes, les italiens, les bavarois... aucune culture ne
s’élève au dessus d’une autre... On forme un
véritable Melting Pot
européen.
Mais votre
spécificité n’est pas uniquement culturelle, l’offre de Roland Berger se différencie
des autres. Votre point de vue ?
Vincent Mercier : Pour
bien nous positionner je segmenterai le marché comme suivant :
un premier groupe de cabinets de conseils auprès des DG
proposant de la stratégie, de l’amélioration des
performances, de la stratégie opérationnelle, avec une
vision et des bases d’information mondiales. Ensuite des conseils
à forte capacité dans les SI où l’on trouve Accenture, CGE&Y, Ineum... et
enfin des "locaux" tels KEA
(Spin Off de Cap Gemini). Dans
la première catégorie malheureusement aujourd’hui il y a
9 américains et 1 européen. L’européen c’est
nous ! Avant il y avait Gemini,
de l’époque de Gemini-Bossard
, mais les grands de l’IT ont perdu leur position.
Est-ce à dire qu’en
stratégie il n’y aurait que des cabinets internationaux et
qu’à part Roland Berger seuls les américains y seraient
arrivé ?
Vincent Mercier :
Certainement, mais aujourd’hui on ne doit pas regarder seulement vers
l’Amérique. Ainsi il y a deux façons d’être
international : « venir d’ailleurs » où être
la synthèse des visions européennes, comme l’Italie est
la synthèse de ses provinces. C’est ce que nous faisons à
Roland Berger et cela
a conduit à une autre vision et une autre approche, sensible aux
enjeux culturels. A l’époque de la globalisation il y a une
« façon d’être européenne » :
créativité, capacité d’analyse, rigueur,
pragmatisme. Ceux qui sont dans le premier groupe de cabinets ont
tendance à appliquer un modèle unique (Harvard, Milton
Friedman ...). Nous, nous appliquons le triangle : Innovation,
Objectifs stratégiques, Mise en œuvre. Notre moto c’est « Creative strategies that work ».
D’où le choix d’un
praticien de l’entreprise pour animer le bureau de Paris ?
Vincent Mercier : Les
Partners ici sont jeunes : 35-40 ans. On cherchait un profil plus senior avec un bon mix entre
l’opérationnel et le conseil. Mon prédécesseur y
avait passé dix ans. Je connaissais Roland Berger ainsi que les
gens d’avant. On se connaissait, on s’appréciait. L’occasion a
fait le larron.
Mais Roland Berger vous a
choisi alors que vous avez dirigiez les Achats et la Marchandise
de Carrefour. N’était-ce pas un signe conjoncturel du
retour à des stratégies de réduction des
coûts ?
Vincent Mercier : Non
car on est arrivé aux limites de ce type de démarche,
notamment en France où les rendements sont très
élevés. Aujourd’hui il faut des stratégies
créatives. J’avais 30 ans d’expérience dont 10 dans le
conseil avec de nombreux allers et retours. De 1974 à 1978 je
suis chez Arthur D. Little.
De 78 à 85 j’officie comme un des Directeurs de l’Institut du Développement
Industriel (l’enfant de Chaban et de Pompidou), de 85 à
93 je suis patron de la stratégie de Wagon-Lits puis je rejoint de 94
à 99 A.T. Kearney et
de 99 à 2003 je reviens vers l’entreprise avec la Direction des
Achats du groupe Carrefour.
Comme je l’ai dit Roland Berger cherchait un « bon Mix »
entre l’opérationnel et le conseil.
Comme vous venez de nous le
rappeler l’industrie est un secteur que vous connaissez bien. On parle
aujourd’hui de déclin industriel en Allemagne et en France. Quel
est le point de vue de Roland Berger
sur ce sujet ?
Vincent Mercier : Avant
de nous concentrer sur ce que vous appelez le « déclin
industriel » je voudrais que nous posions bien l’état
économique du monde et que nous en mesurions bien tous les
enjeux car c’est dans ce contexte élargi que se situent les
questions posées aux cabinets deconseil en stratégie.
D’abord il y a une conjoncture : pour être lapidaire je dirais
que je ne crois pas au retour des « Trentes Glorieuses ».
Si l’on prend le PNB européen on est sur un plateau ... donc les
zones de croissance sont ailleurs ! Les entreprises ont ainsi une
possibilité de croissance en étant présentes sur
des marchés comme la Chine. Ensuite lorsque l’on parle de
croissance il y a 3 périmètres qu’il faut bien identifier
: le mondial, le national et celui qui est au sein de l’entité
économique qu’est l’entreprise. A terme il n’y a croissance que
s’il y a articulation des croissances sur chaque
périmètre.
En d’autres termes ?
Vincent Mercier : Pour
ce qui est du périmètre « Monde », on a
généré ces 20 dernières années une
croissance qui s’est traduite par un déséquilibre
monétaire (une dette de près de 1000 Milliards d’Euro
pour la France par exemple ... ), un déséquilibre
climatique et un écart riches-pauvres qui ne cesse de
s’agrandir. Pour ces trois points, financier, écologique et
social on est aujourd’hui en « buttée ». On ne peut
continuer comme cela. Pour ce qui est du niveau national il doit
être pris en compte 7 leviers : les ressources naturelles, les
RH, le niveau d’investissement, etc... Or ce qui frappe lorsque l’on
regarde l’Europe c’est que l’on a peu de ressources naturelles, la
Chine, si ! Peu d’investissement en capital, la Chine si ! Et en RH il
y a un flux massif de nos chercheurs vers l’Asie et les USA. Et
pour ce qui est des valeurs d’entreprises (heures de travail, nombre de
créations ...) il y a net recul ! D’où une Europe
déclinante ! Enfin pour ce qui est de l’entreprise, ce qui fait
sa croissance c’est d’avoir une politique de développement et
d’efficacité concomitantes. Je pense que l’on a là un
vrai challenge, d’autant qu’il s’inscrit dans un environnement mondial.
Sera-t-on capables de résoudre les problèmes sur les 3
enveloppes ? Pour ce qui est des difficultés les plus internes
elles sont déjà bien visibles : santé, retraites,
déficits, 50% de public ... Le vrai challenge est là
aujourd’hui.
Vous campez là un
décor terrible
Vincent Mercier : Soyons
optimistes. La terre a été créée il y a 5
milliards d’années et le soleil épuisera ses ressources
dans 5 milliards d’années. On est donc au milieu du gué.
On se rend compte des choses. La difficulté n’est jamais
que de savoir comment faire pour traiter les problèmes. Mais il
est clair que la main invisible d’Adam Smith ne pourra pas
résoudre tout cela. On est en buttée.
La limite de l’exercice
libéral serait-elle l’arrivée de l’Offshoring qui touche
non seulement les services mais aussi le conseil lui même ?
Vincent Mercier : Je
trouve cela étonnant. Les américains sont en train de
s’apercevoir de quelque chose que l’on connaît bien en Europe.
C’est une prise de conscience tardive et un peu primaire. On a plein de
lois en Europe. Ici la délocalisation a été mieux
appréciée. Pour ce qui est des cabinets conseil il s’agit
plus d’un effet de « mode ». Maintenant pour ce qui est des
effets de la globalisation observons que l’on a ouvert la boite de
Pandore et que l’on est en droit de se demander s’il y a encore un
pilote dans l’avion. Si oui on le saurait ! On a peut être vendu
à crédit les cordes avec lesquelles on va se faire
pendre. L’employé salarié n’a pas intérêt
à la délocalisation. Aussi on achète de la paix
sociale en créant de la dette via des indemnités de
mondialisation : chômage, subventions agricoles, endettement de
Etats ... La faillite du système n’est pas à
exclure dans les scénarios stratégiques car le pouvoir
des électeurs fait que les politiques vont jusqu’au bord du
précipice. Les solutions ne peuvent venir que par une adaptation
planétaire gigantesque et feront certainement appel à un
changement d’échelle, avec dans un quarantaine d’année
des gouvernements forts agissant par zone. En attendant il n’y a pas de
danger pour les entreprises car ce sont des créatures vivantes
qui peuvent se déplacer. Ce qui est en danger c’est la
créature statique... La France est en danger.
Ce qui nous amène au
déclin industriel qui toucherait la France et l’Allemagne
Vincent Mercier : J’y
viens. Le problème est donc de retrouver de la croissance. Et
c’est bien là que se pose la question d’ouverture à l’Est
et de la déindustrialisation de l’Europe. Car même si
c’est douloureux à admettre, force est de constater que la
croissance existe, mais qu’elle se passe aujourd’hui ailleurs. Il va
falloir retrouver chez nous un équilibre durable ! On a
peut-être beaucoup plus de souplesse en Europe qu’on ne le pense.
Que l’Inde devienne le bureau du Monde et la Chine l’usine; c'est
clair; Mais avec une vraie capacité d'adaptation on doit
pouvoir régénérer de l’activité en
Europe. Les anglais l’ont bien compris, notamment en jouant à
fond le jeu des services. Il ne s’agit pas d’une
déindustrialisation totale mais bien au contraire d’une
adaptation intelligente, même si l’on ne reste plus
l’organisateur du grand tout. D’ailleurs comment pourrions nous
l’être, les USA perdent actuellement 100 000 emplois de services
par an. L’idée est que cela ne peut durer indéfiniment.
L’idée, c’est d’avoir des populations régulées, de
produire plus proprement pour produire durablement et de trouver des
modèles de répartition plus harmonieux. On entre donc
dans une période de très grand changement. Et ce qui va
sauver l’Europe, peu peuplée, c’est de rester, comme une Suisse,
active mondialement, avec une faible démographie.
Dans cette optique,
quelle peut bien être l’évolution des
sociétés de conseil et notamment de conseil en
stratégie ?
Vincent Mercier : On
est sur une courbe en « U » : le BCG, McKinsey et nous même
marchons bien. Pour les plus petits par contre ça va plus
mal. Pour ce qui est des troupes en présence sur Paris il y a 3
cabinets de 100 personnes : Roland
Berger, Mercer et Bain, ainsi que 3 cabinets de 140
personnes : McKinsey, le BCG et ATK.
Dans les 6 on est les seuls européens. Comme
indiqué précédemment il y avait Gemini mais cela a
éclaté. Dans ces 6 là , peu ou prou, tous sont
capables de délivrer la même chose. C’est la
réalité ! Du coup ce qui devient important c’est 3 choses
: les bons individus et les bonnes équipes ; le bien fonctionner
en réseau ; et être Cost
Efficient , ce qui ne veut pas dire Low Cost. Notons sur ce point
que dans le conseil on a jamais réellement parlé de Cost Efficiency. Pourtant il faut
être Lean & Clean,
sans trop de vieux mammouths du genre Communication, Relations
Publiques et vieux partners.
Comment traduire cela en terme
de développement des cabinets conseil en stratégie ?
Vincent Mercier : Soyons
clairs. Le marché devrait observer une reprise de croissance !
Pour les 6 Strategy Majors de
la place il y aura de plus en plus d’appels d’offres avec une
réelle exigence de Value
for Money. Il conviendra de s’y adapter, même si cela a
des répercutions financières. Pour les autres cela va
être plus dur. Aujourd’hui les entreprises commandent moins
d’Etudes et demandent plus d’implication opérationnelle.
Est-ce à dire que les
petites structures vont disparaître ?
Vincent Mercier : Je
pense que nous allons assister à l’éclatement des petits
généralistes. Ne devraient subsister que les vrais savoir
faire. Là, il pourra y avoir sous-traitance mais celle-ci
restera sur des sujets pointus : Data
Mining, CRM ... il faut bien comprendre que la sous-traitance
nécessite de l’abnégation : le sous-traitant peut «
piquer » le client. On doit réfléchir à 4
fois avant d’amener quelqu’un. A ce titre travailler avec des Free Lance est plus facile, c’est
une forme moderne de CDD. Ces Free
Lance proviennent pour beaucoup de la
désagrégation de petits généralistes ou
sont issus de Spin Off. Le
risque pour eux au bout d’un an et demi c’est la difficulté du
marketing et l’appauvrissement intellectuel. Aujourd’hui on les voit
venir frapper à la porte.
Les grands
généralistes ont utilisé l’Outsourcing comme relais de
croissance. Le conseil en stratégie risque-t-il de prendre lui
aussi ce chemin ?
Vincent Mercier : La
mode de l’externalisation c’est bien pour les entreprises, ça
« nettoie le placard ». Mais cela a des limites. Un corps
ne peut externaliser ses membres. Notre métier c’est de la
méthode, des savoir et de l’expérience que l’on apporte
sur de la stratégie opérationnelle. Le conseil que l’on
propose c’est de l’analyse traitée dans un but
décisionnel.
Dans un univers incertain
cette « aide à la décision »
caractérise de plus en plus le conseil en stratégie. Cela
remet-il en cause les profils des consultants ?
Vincent Mercier : Dans
l’entreprise on a peu de temps pour l’analyse et les gens sont de plus
en plus pris dans une structuration opérationnelle. Le
consultant va voir différemment. Il va être
innovant. A ce titre on devrait avoir plus de scientifiques et de
sociologues dans les cabinets conseil. Il faut éviter de penser
toujours pareil et veiller à conseiller aussi bien les
fournisseurs que les distributeurs et les clients.
Vous ne pouvez tout de
même pas conseiller toute une filière sans voir
apparaître des conflits d’intérêt. L’examen de vos
plaquettes fait apparaître un certaine
unilatéralité. Qu’en est-il ?
Vincent Mercier : Oui
et Non. C’est un débat vieux comme le monde ! Le client
souhaite que le cabinet connaisse son secteur, donc il ne peut que
travailler pour d’autres et par conséquent pour des concurrents.
Certains cabinets ont fait le choix de l’exclusivité dans un
secteur mais ce n’est possible qu’en raison de leur taille
réduite. Par contre je crois aux codes éthiques et aux Chinese Walls. Les entreprises
privées y sont très attachées, comme le secteur
public.
Un secteur public qui pour
certains cabinets passe aujourd’hui pour « Le »
marché à conquérir. Qu’en est-il ?
Vincent Mercier : Là
il y a énormément à faire, d’autant que nous
sommes "l'industrie du changement". L’Angleterre est en avance et a
pris des consultants pour assurer son changement et "outsourcer" (cf. Capgemini). Avec de vrai
consultants ! L’Allemagne a fait la même chose avec les conseils
de Roland Berger et McKinsey. En France, la situation
est différente : peu de syndicats, avec des positions
dures, une administration plus gestionnaire de budgets que Business Oriented et qui n’a pas
encore compris la Value proposition. D’où des projets sans
consultants ou avec des micro structures à pas cher. Dans
l’esprit du secteur public on ne doit pas être Cost Efficient mais Low Cost.
Est ce pour cela que vous
collaborez avec Jean Peyrelevade ? Doit-on y voir une orientation plus
financière et publique de votre développement, voir
même une adaptation à un possible retour étatique
vers l’économie mixte ?
Vincent Mercier : Ce
monde est révolu. Non. Il faut être pragmatique et proche
de l’entreprise. Aujourd’hui avoir un vrai Senior Advisor engagé
auprès des équipes était nécessaire. Je
connaissais Jean Peyrelevade et Roland Berger le connaissait bien. Il
s’est trouvé libre au bon moment. C’est un homme de contenu,
d’analyse et d’expérience. Grand patron de Suez, Lyonnaise et UAP, rompu aux Turnarounds, fusions et
restructurations de grandes entreprises de taille européenne...
A l’époque de l’agrandissement de l’Europe c’est un atout
majeur. Son profil financier n’a pas vraiment joué. On a de bons
atouts sur ce plan, mais bien au contraire cet ingénieur
aéronautique très expérimenté et polyvalent
s’est trouvé là pour nous aider dans tous nos secteurs.
Chaque semaine il passe une journée patiemment avec nos
équipes sur les projets de développement.
Un développement qui
devrait bientôt se faire sans la supervision de votre fondateur ?
Vincent Mercier : Roland
Berger a souhaité tirer sa révérence
progressivement. Après quelques nominations et la
création d’un Executive
Comitee il est resté relativement présent et
préside aujourd’hui le Conseil de Surveillance.
Propos recueillis par Bertrand
Villeret
Nota :
Avec le français Algoé
Consultants, Roland Berger
Strategy Consultants est un des deux cabinets
européens membres de l’AMCF (Association of Management
Consulting Firms).
Pour Info :
http://www.rolandberger.com
Parts de marché:
|
Monde 2002 |
|
Europe
2002 |
|
France
2002 |
McKinsey & Co
|
19%
|
Mc Kinsey & Co
|
17%
|
Mc Kinsey & Co
|
20%
|
Boston Consulting Group
|
7%
|
Boston Consulting Group
|
9%
|
Boston Co,sulting Group
|
18%
|
A.T. Kearney
|
6%
|
Roland Berger
|
8%
|
A.T. Keaeney
|
18%
|
Bain & Co
|
5%
|
A.T. Keaney
|
5%
|
Roland Berger
|
10%
|
Roland Berger
|
4%
|
Bain & Co
|
5%
|
Mercer Management
Consulting
|
10%
|
Booz Allen Hamilton
|
3%
|
Booz Allen Hmilton
|
4%
|
Bain & Co
|
7%
|
|
|
|
|
Booz Allen Hamilton
|
5%
|
|
|
|
|
Arthur D. Little
|
3%
|
Source : Roland Berger
Strategy Consultants 2003
Copy
Right Quantorg 2004
ConsultingNewsLine
All rights reserved
Reproduction interdite
|
|
 |