12 Mai 2006
Le
détricotage d'EADS a-t-il commencé?
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Images EADS à Suresnes. Photos B. Villeret, Quantorg 2006
Alors que
l'affaire Clearstream occupe tout l'espace médiatique et que la
presse évoque un possible lien avec EADS, le groupe
aéronautique et de défense européen est
confronté au départ de plusieurs de ses
sociétés constituantes. Le détricotage d'EADS
a-t-il commencé ?
Le premier anniversaire du référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution Européenne approche et l’édifice communautaire se lézarde dans une quasi-indifférence générale. Le détricotage ne se limite plus au fonctionnement des institutions de l’Union européenne mais s’étend ou menace de s’étendre à la coopération industrielle. Plusieurs évènements sont venus corroborer cette crainte. Le Britannique BAE Systems vient de se retirer du programme AIRBUS et se tourne de plus en plus clairement vers les Etats-Unis. Par ailleurs, BAE Systems envisagerait aussi de se retirer du missilier MBDA membre du groupe EADS. L’éventuel départ de BAE Systems affaiblirait à n’en pas douter l’activité défense d’EADS et cela d’autant qu’un malheur n’arrivant jamais seul, LAGARDERE et DAIMLER ont, à leur tour, annoncé leur désengagement du consortium européen. L’arrivée inopinée de la Caisse des Dépôts dans le capital d’EADS apparaît dès lors plus comme une mesure palliative face à l’accélération du processus de délitement du consortium européen que l’amorce d’une nouvelle stratégie de restructuration.
L’Europe de la défense n’est-elle pas en train de se défaire à son tour ?
La nouvelle ne manquera pas d’affecter tous ceux qui espéraient qu’une Europe de la Défense puisse, un jour, servir de support privilégié à l’émergence d’une Europe politique fondée notamment sur une étroite coopération franco-allemande. Oui, décidément, l’anniversaire du 29 mai 2005 s’annonce d’ores et déjà triste pour les partisans d’une Europe autonome.
Yves Perez
Directeur de l’IDCE
Institut pour le Développement du Conseil en Entreprise
Pour Info:Le premier anniversaire du référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution Européenne approche et l’édifice communautaire se lézarde dans une quasi-indifférence générale. Le détricotage ne se limite plus au fonctionnement des institutions de l’Union européenne mais s’étend ou menace de s’étendre à la coopération industrielle. Plusieurs évènements sont venus corroborer cette crainte. Le Britannique BAE Systems vient de se retirer du programme AIRBUS et se tourne de plus en plus clairement vers les Etats-Unis. Par ailleurs, BAE Systems envisagerait aussi de se retirer du missilier MBDA membre du groupe EADS. L’éventuel départ de BAE Systems affaiblirait à n’en pas douter l’activité défense d’EADS et cela d’autant qu’un malheur n’arrivant jamais seul, LAGARDERE et DAIMLER ont, à leur tour, annoncé leur désengagement du consortium européen. L’arrivée inopinée de la Caisse des Dépôts dans le capital d’EADS apparaît dès lors plus comme une mesure palliative face à l’accélération du processus de délitement du consortium européen que l’amorce d’une nouvelle stratégie de restructuration.
L’Europe de la défense n’est-elle pas en train de se défaire à son tour ?
La nouvelle ne manquera pas d’affecter tous ceux qui espéraient qu’une Europe de la Défense puisse, un jour, servir de support privilégié à l’émergence d’une Europe politique fondée notamment sur une étroite coopération franco-allemande. Oui, décidément, l’anniversaire du 29 mai 2005 s’annonce d’ores et déjà triste pour les partisans d’une Europe autonome.
Yves Perez
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