Fédéral
17 Décembre 2003
FEACO
Le Conseil européen n'est pas en crise. Il va s'ouvrir à l'Est. Soyez prêt !
Dans l’aval de la Conférence du Conseil Européen qui s’est tenu en Slovénie à Lubliana et dans la suite de la publication du Rapport Annuel la FEACO pour 2002, Remi Redley, le Président de la FEACO répond à nos questions et donne son point de vue sur l’avenir du marché européen du Conseil
La Conférence annuelle de la FEACO qui s’est tenue à Lubliana était intitulée « Rencontre entre le Local et le Global ». Ce titre vous semble-t-il emblématique de ce qui se passe dans le monde du Conseil en ce moment ou est-il spécialement lié au cas slovène ?
Remi Redley : Bien évidement c’est un des principaux sujets de préoccupation de la Fédération des Associations de Sociétés de Conseils Européennes (FEACO) que de réduire l’espace qui sépare les consultants en management localisés et ceux plus globalisés. Il en va ainsi de la conférence située en Slovénie comme des opportunités de mise en réseau entre les petites sociétés et les sociétés de taille moyenne. Mais on doit garder présent à l’esprit que le conseil reste une activité localisée.
La situation économique semble difficile. Y entrevoyez vous quelque éclaircie ?
Remi Redley : L’expérience a montré que la situation du Conseil en Management était extrêmement liée à l’environnement économique. L’année 2002 a été à nouveau une année difficile pour notre activité. Le marché européen y a chuté de 2%. Mais si vous considérez les diverses offres de conseil vous observerez que le chiffre d’affaires n’a diminué que pour le Conseil et le Déploiement des Technologies de l’Information ainsi pour le Conseil en Stratégie. L’Allemagne et le Royaume Uni illustrent bien cette tendance. D’un autre côté les Ressources Humaines (+ 6,2%) et le Management Opérationnel (+ 4,1%) ont bien marché l’an dernier. Pour beaucoup de sociétés les retards de commandes se sont accrus de façon importante, que ce soit en informatique ou dans le domaine de la sécurité, en raison de la frilosité dont les clients ont fait montre depuis de 2001. Toutefois les entreprises devraient de plus en plus revenir à une démarche orientée vers la croissance et les stratégies d’avenir dés que l’économie repartira. Aussi je suis sûr que si l’économie européenne continue à redémarrer, le conseil devrait pareillement croître sensiblement en 2004.
Le « Management de Crise » ... cette expression convient-elle pour décrire l’état et le comportement actuel des cabinets conseil européens ?
Remi Redley : Non. Nous devons réfléchir à réorganiser certaines structures au sein de notre industrie, mais nous ne sommes pas en crise, absolument pas.
La future Union Européenne à 25 Membres représente-t-elle une opportunité majeure pour les firmes de conseil ?
Remi Redley : C’est l’Europe qui est l’opportunité !.. La plupart des sociétés de conseil multinationales sont déjà localisées sur les principaux marchés clefs de l’Union Européenne. Mais tout spécialement pour les petites entreprises de Conseil en Management et celles de taille moyenne, lesquelles typiquement agissent localement et n’ont pas de bureau dans d’autres pays - et ne sont par conséquent pas familiarisées aux lois locales qui président ailleurs - une mise en réseau efficace avec d’autres consultants installés dans leurs marchés cibles respectifs va devenir essentielle.
Si vous deviez conseiller les consultants aujourd’hui quels pourraient bien être vos recommandations ?
Remi Redley : Les clients se focalisent de plus en plus sur l’expertise, la qualité et l’expérience des consultants. La ligne de séparation entre le Conseil en Management (conseil professionnel) et le Conseil en Solutions (conseil industrialisé) va devenir de plus en plus étroite dans le futur. Les clients sont devenus plus responsables et par conséquent n’acceptent plus des solutions standardisées ou purement conceptuelles. Les grandes attentes des clients doivent rencontrer le professionnalisme des consultants, leurs compétences sociologiques éprouvées de même que leur expérience sectorielle. Dans le combat qui règne pour le partage des marchés du secteur conseil l’éthique des pratiques ne doit surtout pas être négligée dans la mesure où, au delà de la qualité, la confiance et la transparence sont pour nos clients des critères de sélection supplémentaires.
Propos recueillis par Bertrand Villeret
Pour info:
http://www.feaco.org
Cf. Rapport FEACO 2003
Cf Compte rendu Lublijana 2003.
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