Après le
ralentissement du recrutement dans le secteur conseil en
2008, une stabilisation était apprue en 2009, amenant un retour
à la
normale fin 2010.
Depuis, et malgré une bonne tenue de l’IT et de la Techno
à
l’international,
on constate une réduction continue des
recrutements sur 2 ans et, à l’exception des grands cabinets
d’audit,
une quasi
disparition des recrutements dans le Conseil en Management, tout
particulièrement en France, en Europe et aux USA, certains
cabinets
conseil,
notamment en stratégie, allant même aux USA jusqu’à
investir le domaine
de la
mise à disposition de personnel - autant dire à changer
de métier. Deux
ans
après notre première enquête sur le sujet
auprès d'Exeo Search et
Michael Page (nov 2010),
nous interrogeons à nouveau les "Chasseurs de Têtes" pour
recueillir
leurs avis éclairés…
Mai Emilie Dovan,
vous êtes
consultante en charge du recrutement pour le secteur conseil au sein du
bureau
parisien de Michael Page. Quelle est votre appréciation de la
situation
actuelle, tendance sur 2 ans, évolution sur les derniers mois,
situation pour
ce printemps ? N’observe-t-on pas un ralentissement des
recrutements en
volume ? Comment cela s’inscrit-il dans le recrutement en général
?
Mai
Emilie Dovan, Michael
Page : Contexte global de prudence dans le recrutement en
général. Les
candidats demeurent à l’écoute mais sont très
vigilants quant à la
proposition
de valeur que l’on peut leur faire. De ce fait, moins de volume de
recrutements
réalisé.
Peut-on dégager une tendance
générale à tous les métiers du
conseil ? Certaines spécialités ou
certains
niveaux hiérarchiques s’en sortent-ils mieux que d’autres ?
Mai Emilie Dovan, Michael
Page : Des secteurs demeurent encore assez porteurs :
conseil en
change, conseil dans le secteur bancaire / assurance. Les Managers s’en
sortent
mieux ainsi que les grades supérieurs. En effet, les profils
capables
de
générer rapidement du business sont très
recherchés.
Michael Page recrute du senior au partner et ce
pour les cabinets conseil les plus réputés au niveau
international. Au
delà des
effets en volume est-ce que vous observez un ralentissement sur
certaines
spécialités, et a contrario quels seraient les
spécialités et les
métiers qui
seraient les plus actifs ?
Mai Emilie Dovan, Michael
Page : Ralentissement sur les grades de senior, pas toujours
remplacés, en dépit du turn over inhérent au
secteur du conseil. Moins
de
recrutement dans le conseil en stratégie et le conseil en
marketing.
Comment expliquer que la
France, l’Europe et dans une certaine
mesure l’Amérique du Nord (selon les chiffres même de
Michael Page)
soient si
atones en ce moment alors que globalement les niveaux de recrutement
restent
élevés, on pense notamment à l’Amérique
Latine (pourtant en recul
économique) à
l’Asie, quand ce ne sont pas certains Pays du Golfe ou de l’Afrique qui
rencontrent un fort développement et voient l’ouverture de
bureaux (Afrique du sud, Dubaï…) ?
Mai Emilie Dovan, Michael
Page : Cela est intrinsèquement lié à la
conjoncture
économique et à
l’absence de croissance sur ces zones depuis 2 ans.
Peut-on insister sur la France
et les USA ?
Mai Emilie Dovan, Michael
Page : Même si
on
observe un léger redémarrage aux USA, ce n’est pas
le cas en France où il y a, au-delà des
difficultés économiques, une
crise de
confiance. Les cabinets de conseil recruteront de nouveau beaucoup plus
quand
les associés seront plus sereins pour la suite.
Il y a quelques années, le
secteur bancaire avait pris le pas sur le conseil. Après 2008 et
la
crise
bancaire on a vu un retour des hauts potentiels vers les cabinets
conseil en
management et en stratégie. Où en est-on
aujourd’hui ?
Mai Emilie Dovan, Michael
Page : Le secteur du conseil demeure prisé par les
hauts
potentiels.
En revanche, ils sont également attentifs à ce que
l’industrie peut
leur offrir
car ils ont le sentiment de pouvoir se projeter à plus long
terme dans
ce genre
d’entreprise.
Mai Emilie Dovan, si quelques
recommandations devaient être faites pour ceux qui souhaitent
entrer
dans le
conseil, y faire carrière, et
surtout
s’y déplacer en temps de crise, quels seraient-elles ?
Mai Emilie Dovan, Michael Page :
Il s’agit de bien choisir le cabinet de conseil, de s’assurer que ce
dernier
vous recrute sur profil et non sur mission et que la
réalité du travail
quotidien reste en adéquation avec ce qui a été
annoncé lors du
processus de
recrutement.