Spécial Election présidentielle



Quelle place pour la France, puissance moyenne européenne
dans un monde globalisé ?

Dans la perspective des élections présidentielles, ConsultingNewsLine ouvre une réflexion sur le thème : Quelle place pour la France, puissance moyenne européenne dans un monde globalisé ?


Cette réflexion s’articulera autour de trois articles proposés par Yves Perez :

Les ratés du discours moralisateur de la France face aux nouvelles
   puissances 
régionales du sud

2 Le glissement vers l’Est de l’Europe : éventualité d’un axe
   Paris – Berlin – Moscou

3 La réforme de la France : devenir une Suisse vertueuse ?


Au point de départ de cette réflexion, un constat : le décalage croissant entre les premiers échos de la présidentielle et l’observation de la situation française. Encore 4ème puissance économique mondiale en l’an 2000, la France a, en 7 ans, perdu 2 places – doublée par le Royaume-Uni et par la Chine. Si l’on délaisse le classement des PIB calculés en dollars pour celui des PIB mesurés en parités de pouvoir d’achat qui permet d’avoir une meilleure appréciation du potentiel productif d’un pays, la France n’est déjà plus que 7ème derrière les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Sur le plan politique, après la victoire du non au référendum sur le projet de Constitution Européenne, l’influence française au sein de l’Union Européenne a très sensiblement diminuée. L’avenir de la France sera donc celle d’une puissance moyenne régionale qui devra veiller à délaisser ses prétentions moralisatrices pour adopter une attitude plus neutre – nous serions tentés de dire suisse – et plus à l’écoute des autres cultures, et, en particulier, de celles des nouvelles puissances régionales émergentes. A trop se vouloir la puissance moralisatrice et donneuse de leçons, la France a affaibli sa position dans le monde et hypothéqué les chances de ses entreprises sur des marchés prometteurs. Quelques exemples récents nous ont montré les risques afférant à une telle attitude. Citons pêle-mêle les lois mémorielles, l’une concernant l’histoire de la colonisation en Algérie et la reconnaissance de la responsabilité turque dans le génocide arménien, le réveil de la mémoire blessée des tirailleurs sénégalais ou encore les propos pour le moins hasardeux sur la nécessité d’interdire à l’Iran l’accès au nucléaire civil.

Tous ces ratés témoignent du décalage croissant entre la perception du monde par les élites politiques françaises et celle des élites des nouveaux pays émergents du sud.


Yves Perez
Directeur de l'IDCE - UCO
Institut pour le Développement du Conseil d'Entreprise



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